Combien coûte l'habillement d'un enfant? C'est la question à laquelle on a tenté de répondre en interrogeant des parents et, surprise, rien que pour un enfant de 3 ans un père de famille a dépensé 9000 DA. «J'ai trois filles en plus, il a fallu plusieurs jours pour trouver des prix abordables en tout, pas moins de 20.000 DA pour mes gosses, le pire est que je touche 30.000 DA le mois!», nous a-t-il déclaré. Les prix affichés donnent le vertige: une simple robe de fillette coûte 7000 DA, un chemisier pour garçon 1980 DA, les chaussures coûtent en moyenne 2500 à 3000 DA. Dans un magasin spécialisé dans l'habillement pour enfant: une mère souligne: «Franchement! C'est excessivement cher, je n'ai rien pu acheter jusque-là, je ne sais pas comment faire, je dois satisfaire mes trois enfants mais à ces prix-là ça sera impossible, peut-être que je vais me contenter des vêtements chinois, ce n'est pas la qualité, il y a aussi des risques car cette marchandise n'est pas contrôlée! Non je ne sais pas; là je suis dépassée!» Dépassée c'est vraiment le mot qui sied dans ces circonstances. C'est pour ainsi dire après la saignée des ménages pendant le mois de Ramadhan, à l'approche de la fête de l'Aïd, les Algériens doivent faire face encore à d'autres dépenses phénoménales à savoir, la hausse des prix des vêtements et la rentrée scolaire dont la date a été fixée au 13 septembre. Les allocations familiales, qui représentent des aides proposées par l'Etat sont timides et font presque honte. «Quel est le poids de 1500 DA, en quoi ça va soutenir une famille? Ça devient une insulte», souligne ce père avec deux gosses et qui touche 15.000 DA pourtant, employé dans une administration étatique. Plusieurs des familles constantinoises étaient hier au niveau des boutiques chinoises. Elles n'ont d'autre choix que d'acheter des habits d'une qualité médiocre. Pour les plus pauvres, c'est la friperie, car il n'est plus possible d'investir dans les habits neufs du fait que ces magasins de friperie garantissent des vêtements à bas prix. C'est dire que ces lieux de plus en plus fréquentés sont devenus, ces dernières années, un refuge salutaire pour beaucoup de familles algériennes. Mais à ce rythme et si l'Etat ne se décide pas à agir à l'encontre des spéculateurs, dans peu de temps, les ménages ne seront même plus en mesure d'assurer la nourriture aux enfants. La fête de l'Aïd est devenue une catastrophe pour les ménages.