La démocratie est fondée sur le principe du peuple souverain dans un modèle d'Etat républicain, marqué par la séparation des pouvoirs (législatif, exécutif et judiciaire). De plus en plus d'hommes politiques, analystes et société civile estiment que l'élection d'une assemblée constituante s'avère être la démarche la plus appropriée pour sortir de la crise politique dans laquelle le pays est confiné. Les défenseurs de cette thèse, voient dans la représentation de l'ensemble des courants, forces et sensibilités politiques, économiques et sociales, une condition sine qua non, voire une garantie, sans laquelle toute réforme ou changement politique initiés seront voués à l'échec. Dans ce même contexte, plusieurs observateurs croient savoir que dans tous les cas de figure, la démocratie est fondée sur le principe du peuple souverain dans un modèle d´Etat républicain, marqué par la séparation des pouvoirs (législatif, exécutif et judiciaire). Ceci suggère qu´une loi fondamentale est la résultante d´un vaste débat par la représentation la plus large possible de la société. Ce qui n´a pas été le cas pour la Constitution algérienne et ses différentes révisions et amendements, y compris celui en cours. Selon cette même vision, des juristes et enseignants universitaires ont affirmé récemment à Alger la nécessité d'élire une assemblée constituante où seront représentées toutes les forces nationales en tant que «garantie au succès du changement politique en Algérie». Dans son intervention lors des travaux de l'université d'été du Parti des travailleurs, le président de la Ligue algérienne des droits de l'homme, Boudjemaâ Ghechir, a indiqué que l'assemblée constituante «n'est pas un reniement du passé mais une halte évaluative de la période de gestion qui a précédé afin d'amorcer un départ sur de nouvelles bases». Cela s'apparente à une réponse aux partis de l'Alliance présidentielle qui ont fait bloc dans le rejet de cette perspective. Ils considèrent que la concrétisation de cette idée est synonyme d'une négation de tout ce qui a été fait depuis l'indépendance. Il est toutefois vraisemblable que le rejet exprimé par l'alliance, reflète celui de la présidence de la République. Certains avaient conclu de fait que le chef de l'Etat n'est pas du tout favorable à l'élection d'une assemblée constituante qui aurait pour mission, de manière indépendante, d'élaborer la Loi fondamentale du pays. Toutefois, la secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune ne partage pas cette estimation. Elle a soutenu, en revanche, que le chef de l'Etat était favorable à l'idée d'une assemblée constituante. Entre autres missions fondamentales dont serait investie l'assemblée constituante, selon Me Ghechir, figure l'élaboration de la nouvelle Constitution du pays, qui sera par la suite soumise à un référendum populaire, insistant sur l'accélération des réformes politiques. De son côté, Mohand Arezki Ferad, chercheur universitaire, a indiqué que le changement politique en Algérie passe impérativement par l'élection d'une assemblée constituante «qui exprime la volonté du peuple et sera représentative de tous les courants et forces politiques, économiques et sociales du pays sans exclusive». Il a qualifié l'assemblée constituante d'instrument important et de priorité absolue qui permettra au peuple d'exprimer librement sa volonté de changement démocratique, appelant à fixer un calendrier pour cette opération et à la création d'un gouvernement de transition pour gérer les affaires du pays. Certains des participants aux consultations présidées par Abdelkader Bensalah, à l'instar de la vice-présidente du Conseil de la nation, Mme Zohra Drif-Bitat, ont suggéré la dissolution du Parlement actuel, pour permettre l'élection d'une assemblée constituante.