Les manifestants syriens défilaient vendredi pour réclamer une protection internationale face à la répression exercée par le régime de Damas, vivement critiqué par la Turquie mais défendu par la Russie qui a dénoncé la présence de "terroristes" parmi les contestataires. Malgré la position russe, fidèle allié de Damas depuis l'ère soviétique, des représentants de l'opposition syrienne étaient vendredi à Moscou où ils ont appelé les autorités à jouer un rôle «plus positif». Et si la violente répression ne faiblit pas, les militants pro-démocratie ne lâchent pas non plus prise, manifestant en masse comme chaque vendredi mais pour réclamer pour la première fois une protection internationale de leur mouvement déclenché il y a près de six mois. «Les Syriens demandent à l'ONU d'adopter une résolution pour une mission d'observateurs permanents en Syrie», ont-ils écrit sur leur page Facebook "The Syrian revolution 2011". «Nous réclamons l'entrée d'observateurs internationaux, nous réclamons l'entrée des médias internationaux, nous réclamons la protection des civils». Les médias internationaux ne sont pas autorisés à couvrir librement les événements dans le pays. A Hama (centre), ville traditionnellement hostile au régime d'Assad, les manifestations criaient «nous voulons une protection internationale», brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire "Bachar, game over" (Bachar, la partie est terminée). Les militants ont à plusieurs reprises exprimé leur refus d'une intervention militaire étrangère en Syrie pour protéger la population civile comme c'est le cas en Libye, tout en dénonçant le "silence" international face à la répression sanglante de leur mouvement. Selon l'ONU, les violences ont fait au moins 2.200 morts depuis le début des manifestations à la mi-mars, en majorité des civils.