Pour un énième vendredi, depuis le début de la révolte populaire syrienne le 15 mars dernier, des milliers de manifestants anti-régime de Damas ont défilé dans la rue pour, cette fois, demander la protection de la communauté internationale, en raison de la terrible répression que subissent les opposants de la part de Bachar al-Assad. Devant le massacre à huis clos dont est victime la population syrienne qui demande le départ du régime d'al-Assad, l'opposition à Hama, à Deir Ezzor et dans la capitale Damas a lancé un appel au secours, en scandant des slogans «vendredi de la protection internationale», «nous voulons une protection internationale», «Bachar, game over», «l'armée syrienne traîtresse», etc., ce qui est équivalent à un cri d'extrême détresse face à l'aveuglement du régime en place qui veut se maintenir même s'il doit exterminer des populations entières. Bachar al-Assad souffle le chaud et le froid car d'un côté, il promet et s'engage des réformes politiques et économiques importantes, et de l'autre côté, il fait jouer l'arme de la répression, des disparitions forcées et des emprisonnements en masse de tous ceux qui militent pour plus de liberté et de justice sociale en Syrie. Face au black-out imposé aux médias sur ce qui se passe actuellement en Syrie, les manifestants ont eu recours aux moyens de télécommunications modernes (téléphonie mobile et internet) pour informer le reste du monde sur la terreur que subissent des populations entières et désarmées. C'est surtout à Homs où l'armée d'al-Assad est revenue pour accomplir sa sale besogne malgré les récentes sanctions qui ont été adoptées par la communauté internationale, notamment l'embargo décrété par l'Union européenne sur l'achat du pétrole syrien dont 95% est exporté vers l'Europe. L'opposition syrienne, qui a créé son Conseil national en Turquie il y a moins de deux semaines, a appelé la Russie à éclairer sa position et à jouer un rôle plus «positif». Une délégation de l'opposition syrienne s'est déplacée à Moscou suite aux déclarations du président russe Dmitri Medvedev qui a dénoncé la présence en Syrie de «terroristes» et d'extrémistes au sein des rangs de l'opposition, un argument utilisé aussi par le président al-assad lui-même dans le but de discréditer les opposants et justifier son recours à la violence. «Nous voulons raconter aux médias russes ce qui se passe vraiment en Syrie et pour qu'ils nous aident et fassent pression sur le pouvoir russe», a-t-il ajouté. Pour rappel, la Russie bloque depuis des mois une condamnation du régime syrien au Conseil de sécurité de l'ONU. La Russie est aussi opposée au départ du président Bachar al-Assad, réclamé par les Occidentaux, et a désapprouvé l'embargo de l'Union européenne sur les importations de pétrole syrien pour sanctionner le régime de Damas. Des informations affirment que Moscou fournit toujours des armes à la Syrie malgré l'embargo international. L. M.