La bonne tenue des prix des hydrocarbures au niveau mondial accroît les ressources du pays. Le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Laksaci a annoncé, hier, que les réserves de change de l'Algérie ont atteint 173,91 milliards dollars à fin juin 2011. Lors de la présentation de la note de conjoncture du premier semestre 2011, Laksaci a indiqué que l'excédent du compte courant extérieur de l'Algérie a bondi à près de 10 milliards de dollars au premier semestre 2011. «Le solde de la balance courante est appréciable. Il est de 9,65 milliards de dollars au premier semestre de l'année en cours contre, respectivement, 6,57 milliards de dollars et 5,59 milliards de dollars au 1er et au 2è semestre de l'année passée», a précisé Laksaci. Cette performance est due à «la hausse des recettes d'exportation des hydrocarbures qui passent, à la faveur de la hausse des prix sur le marché international, de 27,60 milliards de dollars au premier semestre 2010 à 35,85 milliards de dollars au premier semestre 2011», a-t-il expliqué. Interrogé sur le billet de 2000 DA, le premier responsable de la BA a estimé que «le fait que l'Algérie ait mis deux systèmes de payement moderne, la demande du cash a augmenté». M. Laksaci s'est exprimé, en outre, sur l'inflation. Son taux en Algérie n'inquiète pas les responsables. «Chez nous, le taux de l'inflation est en dessous de la moyenne enregistrée dans la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord (Mena), qui est de 4%», s'est-il félicité. Ainsi, M. Laksaci a fait savoir que l'inflation annuelle moyenne a atteint 3,49% en juin 2011, contre 5,41% un an auparavant. Le premier responsable de la Banque d'Algérie estime que l'Algérie avance au rythme d'un pays en développement. Cela même s'il relève la forte hausse des prix des produits alimentaires générée principalement pas l'inflation des prix des produits agricoles frais de 14,9% ainsi que par celle des produits alimentaires industriels de 5,6%. Ces hausses sont compensées, a expliqué M. Laksaci, par «la régulière décroissance de l'inflation des produits alimentaires qui n'est plus que de 33,5% à juin 2011 contre 49,5% en décembre 2010 alors que celle des transports et des produits divers sont à la hausse et ont atteint respectivement 15,5% et 32,5%». Laksaci a cité également les mesures prises par les pouvoirs publics visant à réduire l'effet de l'inflation importée et à endiguer les dysfonctionnements du marché intérieur et qui ont largement contribué à atténuer l'effet du choc des prix de début d'année sur le niveau général des prix, même si les marchés restent insuffisamment régulés en contexte d'ajustement à la hausse des revenus, alimentée par la sphère budgétaire, et d'expansion corrélative des épargnes financières des ménages et entreprises privées. Sur le chapitre des indices de la situation monétaire à fin juin de l'année en cours, le gouverneur de la BA estime qu' «ils montrent un accroissement relativement important de la masse monétaire, principalement par la monétisation des avoirs extérieurs, ainsi qu'une progression globalement appréciable des crédits à l'économie». Selon lui, «les crédits distribués par les banques opérant en Algérie aux entreprises et ménages, directement ou par le biais de l'investissement en obligations émises par les entreprises, ont significativement augmenté au premier semestre 2011». Une situation qui confirme, selon le gouverneur de la BA, la poursuite du dynamisme des crédits à l'économie et situant ainsi l'Algérie dans le groupe de pays émergents à croissance rapide du crédit.