La Russie, alliée de la Syrie, refuse de voter une résolution à l'ONU condamnant le régime pour la répression d'un mouvement de contestation sans précédent dans le pays. Les «organisations terroristes» risqueraient de s'imposer en Syrie si le régime du président Bachar Al Assad tombait, a mis en garde mercredi un haut responsable du ministère russe des Affaires étrangères cité par l'agence Interfax. «Si le gouvernement syrien ne peut garder le pouvoir, il y a une très forte probabilité que, dans le pays, les radicaux et les représentants d'organisations terroristes se renforcent», a déclaré Ilia Rogatchev, le directeur du «département des nouvelles menaces» du ministère. Il s'exprimait lors d'un discours à l'Université de Saint-Pétersbourg sur la coopération antiterroriste. La Russie, alliée de la Syrie, refuse de voter une résolution à l'ONU condamnant le régime pour la répression d'un mouvement de contestation sans précédent dans le pays. Le président russe Dmitri Medvedev avait déjà estimé qu'au sein de l'opposition syrienne il y avait des «extrémistes» et des «terroristes», et cette semaine il a jugé que des «pressions supplémentaires» sur le régime syrien n'étaient pas nécessaires. Pour les Etats-Unis, c'est au contraire le régime en place à Damas qui représente une menace terroriste. La Syrie et l'Iran demeurent les «principaux Etats soutiens du terrorisme», a dit en juin le conseiller du président américain Barack Obama pour l'antiterrorisme, John Brennan. Par ailleurs, M. Rogatchev a déclaré hier que la Russie avait «mis en garde» les Etats européens sur la situation en Libye. Moscou estime que la menace terroriste se renforce dans ce pays et que des armes sont probablement tombées entre les mains d'Al Qaîda avec la chute du régime de Mouamar El Gueddafi. «En Libye, la menace terroriste ne fait que se renforcer, il n'y a aucune raison d'être optimiste», a-t-il jugé, selon l'agence Ria Novosti. «Il se passe des choses très désagréables en Libye, des entrepôts énormes d'armes ont été pillés. Et on ne sait pas précisément qui les a désormais», a-t-il déclaré, cité par Interfax. «Il y a une très forte probabilité que les armes volées sont tombées entre les mains de la division régionale d'Al Qaîda», a estimé le haut responsable du ministère. La Russie, bien qu'elle ait appelé au départ du colonel El Gueddafi et permis, en s'abstenant au Conseil de sécurité, les bombardements de l'Otan en Libye, juge que l'Alliance atlantique a outrepassé le mandat accordé par les Nations unies. Moscou souligne ne pas vouloir d'une résolution au Conseil de sécurité condamnant la Syrie afin d'empêcher que ne s'y renouvelle le «scénario libyen». La Russie milite pour un texte appelant le régime syrien et l'opposition à négocier une solution à la crise, sans condamner la répression.