Synthèse de Ghada Hamrouche La répression n'a pas épargné, hier, 11 manifestants à Homs, malgré l'annonce de la fin des opérations militaires par Bachar Al Assad. Un moment choisi par le président américain pour lui demander explicitement de quitter le pouvoir. L'union européenne lui emboite le pas alors que la Russie s'y oppose. Moscou estime qu'il faut donner du temps à Damas pour procéder à des réformes, a indiqué hier une source russe au ministère des Affaires étrangères russe. «Nous ne soutenons pas de tels appels car nous estimons que c'est maintenant qu'il faut donner du temps au président Assad pour qu'il puisse mettre en place les réformes annoncées», a déclaré cette source, citée par l'agence Interfax. «Beaucoup de choses ont été faites dans cette direction: il s'agit de l'adoption de lois appropriées, l'annonce d'une amnistie des prisonniers politiques et d'élections d'ici la fin de l'année», a ajouté cette source. «Et le plus important, c'est l'annonce, faite hier (jeudi), par Assad sur l'arrêt de toutes les opérations militaires. C'est une avancée très importante qui reflète les intentions d'Assad et du pouvoir syrien de faire des réformes. Nous soutenons cela et encourageons par tous les moyens les Syriens à aller dans cette direction», a ajouté la source russe. Le président américain, Barack Obama, et ses alliés européens ont appelé, pour la première, fois jeudi le président Bachar Al Assad à partir et renforcé les sanctions contre son régime, après cinq mois d'une sanglante répression en Syrie. Les Etats-Unis ont gelé les avoirs de la Syrie aux Etats-Unis et l'ONU parle pour la première fois de crimes qui pourraient s'apparenter a des crimes contre l'humanité. Par ailleurs, une délégation de parlementaires russes va se rendre en Syrie «dans les prochains jours pour comprendre ce qui se passe dans ce pays», a déclaré un membre de la commission des Affaires étrangères de la chambre haute du Parlement russe, Aslambek Aslakhanov, cité par Interfax. Alliée de longue date de la Syrie et son principal fournisseur d'armements, la Russie prône, avant tout, la non-ingérence et appelle au dialogue politique interne depuis le début de la révolte. Moscou continue par ailleurs d'exporter des armes vers la Syrie, a indiqué mercredi le patron du groupe public russe de vente d'armes Rosoboronexport, malgré les pressions internationales appelant à cesser ces livraisons à Damas.Le régime syrien affirme, depuis le 15 mars, envoyer l'armée avec tout son arsenal dans les foyers de contestation pour «pourchasser les groupes terroristes» accusés d'être responsables des violences. Les réformes annoncées, explique-t-on à Damas, ne pouvaient être appliquées «sans que la sécurité soit rétablie» dans le pays. Malgré l'annonce jeudi par Bachar Al Assad de la fin des opérations militaires contre les contestataires, une ONG syrienne a affirmé que les opérations de perquisitions et d'arrestations se poursuivaient.