Medvedev est monté, jeudi, au créneau en qualifiant la situation de «dramatique». Ménagé, jusqu'ici, par la Russie, la Syrie risque bien de perdre son principal allié à l'ONU. Après avoir donné son feu vert-une première-mercredi, à une déclaration du Conseil de sécurité « condamnant » la répression des manifestations d'opposants par les autorités syriennes, Moscou a, une nouvelle fois, haussé le ton contre Damas. Devant la brutalité des forces de sécurité syriennes et le nombre effarant des victimes, le président russe, Dimitri Medvedev est monté, jeudi, au créneau en qualifiant la situation de « dramatique », et qu'elle suscitait « une inquiétude énorme » en Russie. Le chef du Kremlin a par ailleurs indiqué qu'il insistait auprès du président syrien Bachar al-Assad pour qu'il « mette en œuvre des réformes et fasse la paix avec l'opposition ». « S'il ne le fait pas, un triste sort l'attend, et nous devrons au final prendre une décision », a-t-il déclaré, sans préciser pour autant si la Russie soutiendrait à l'ONU une résolution condamnant la répression en Syrie, après l'adoption d'une première déclaration du Conseil de sécurité. Tout en durcissant sa main de fer, le régime syrien n'a pas été totalement insensible aux messages de Medvedev. Le président Al Assad a promulgué jeudi un décret autorisant le multipartisme en écho à l'une des principales revendications du mouvement de contestation. Sous la pression internationale, le nouveau décret permet de rendre la mesure applicable immédiatement, sans attendre un vote du Parlement. Tandis que Paris qualifiait cette démarche de « provocation », les Etats-Unis ont réagi avec force, par la voix du porte-parole de Barack Obama, Jay Carney, qui a accusé le président syrien de conduire son pays et l'ensemble du Moyen-Orient dans « une voie dangereuse ». Selon la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, son pays va demander aux pays européens et arabes de mettre plus de pression sur le régime syrien pour qu'il cesse la répression meurtrière contre les opposants.