La Grande-Bretagne va débloquer l'équivalent de 600 millions de livres d'avoirs libyens, a annoncé jeudi le gouvernement britannique, alors que le Premier ministre David Cameron effectue une visite à Tripoli. « Nous allons rendre disponibles environ 600 millions de livres (688 millions d'euros) d'avoirs libyens qui étaient gelés », a indiqué un porte-parole du Premier ministre. Londres a déjà renvoyé à Tripoli en avion le 31 août 212 millions de dollars en numéraire (155 M EUR), des dinars qui avaient été imprimés au Royaume-Uni à la demande du colonel Mouammar Kadhafi. Le Conseil de sécurité de l'ONU avait autorisé Londres fin août à débloquer 1,6 milliard de dollars en numéraire sur les avoirs libyens gelés afin d'apporter une aide humanitaire à Tripoli. Selon le porte-parole de Downing Street, les avoirs débloqués jeudi ne sont pas des billets de banque. Londres va également « soutenir l'examen vendredi d'une nouvelle résolution par le Conseil de sécurité des Nations Unies pour mandater une nouvelle mission de l'ONU, poursuivre la protection des civils et débloquer les avoirs libyens à l'étranger », selon un communiqué publié jeudi après-midi. Cela permettra de débloquer cette fois « 12 milliards de livres d'avoirs libyens gelés (NDLR : biens immobiliers et autres) au Royaume-Uni, afin de soutenir la transition et la stabilisation dans les prochains mois », précise Londres. La Grande-Bretagne va par ailleurs fournir toute une série d'aides de type humanitaire ou relatives à la sécurité, a précisé Downing Street. Un million de livres seront affectées à la récupération et à la mise au rebut d'armes et à l'identification de sites militaires et de systèmes tels que les missiles, en vue de leur éventuelle destruction. Londres va aussi équiper la police de Benghazi en matériel de communication à hauteur de 60.000 livres. Sur le plan médical, 50 places vont être affectées dans les hôpitaux britanniques aux soins de grands blessés libyens, Tripoli prenant en charge le transport et le coût du traitement. 600.000 livres doivent enfin contribuer au travail des équipes de déminage, afin d'assurer la protection du million de Libyens qui doivent regagner leurs foyers dans les zones les plus affectées par le combats. Le Foreign Office devait par ailleurs actualiser jeudi ses conseils aux voyageurs, jugeant que les voyages « indispensables » sont désormais possibles à Benghazi, Tripoli, Zawiyah, Misrata et toutes les villes côtières entre Ras Lanouf et la frontière égyptienne.