Une trentaine de tombes musulmanes d'un cimetière de Carcassonne (sud-ouest de la France), ont été découvertes samedi soir profanées par des inscriptions racistes, nazies et antisémites, un geste dénoncé comme « odieux » par les autorités et la communauté musulmane. Les faits ont été découverts, à la fermeture, par le gardien du cimetière Saint-Michel sur les tombes de musulmans morts pendant la Première Guerre mondiale et enterrés dans le carré militaire, a indiqué dimanche le procureur de Carcassonne Antoine Leroy. Selon le maire de la ville Jean-Claude Perez, les inscriptions xénophobes, portées au marqueur, visaient la communauté musulmane mais aussi la communauté juive. On pouvait y lire « A bas les Juifs, à bas les musulmans, la France aux Français ». Aucune dégradation des tombes n'a été constatée. La ville a « immédiatement porté plainte ». L'enquête a été confiée au commissariat de Carcassonne. « Ce sont des faits qui ne sont pas anodins », a déclaré le procureur. « Le propos est réellement raciste et tout sera mis en oeuvre pour réussir à retrouver les auteurs et à les juger », a-t-il ajouté. Une fois le travail de la police terminé sur les lieux, les stèles ont été immédiatement repeintes et restaurées par les services municipaux, a-t-on appris de source municipale. Le maire de Carcassonne a dénoncé un acte « inqualifiable de barbarie », selon lui perpétré pour la première fois dans cette localité de 50.000 habitants. « Si c'est un acte politique, cela prouve qu'il y a encore des gens qui prônent la haine de l'autre », a dit M. Perez. Le préfet de l'Aude, Anne-Marie Charvet, a « pris contact personnellement avec les autorités musulmanes et israélites du département pour les assurer de son soutien et des instructions données pour que toute la lumière soit faite sur cette affaire », selon un communiqué de la préfecture. « Elle condamne avec fermeté ces actes odieux et indignes » et « tient à exprimer toute sa solidarité et sa sympathie aux familles des défunts », ajoute le texte.