Les bailleurs de fonds de l'Autorité palestinienne ont appelé à leur tour dimanche soir à une reprise des négociations directes entre Palestiniens et Israéliens, qualifiant l'actuelle impasse de menace pour l'économie du futur Etat. Ces préoccupations ont été exprimées par le ministre norvégien des Affaires étrangères Jonas Gare Store, qui présidait une réunion bi-annuelle du comité des principaux donateurs, à laquelle ont participé le Premier ministre palestinien Salam Fayyad et le vice-ministre israélien des Affaires étrangères Danny Ayalon. Les négociations directes entre les deux parties sont gelées depuis un an et les Palestiniens veulent désormais obtenir la reconnaissance de leur Etat à l'ONU, démarche qui suscite la vive opposition d'Israël et des Etats-Unis. «Le message émanant de cette réunion, c'est qu'il y a une nécessité urgente, selon nous les donateurs, que les négociations politiques reprennent afin qu'on puisse avancer vers l'objectif d'avoir Israël et la Palestine vivant côte à côte», a dit M. Store à la presse. La Banque mondiale, le Fonds monétaire international (FMI) et les agences de l'ONU ont tous exprimé l'avis que l'Autorité palestinienne était prête à gérer son propre Etat. M. Store a déclaré que les efforts de l'Autorité, conduits pour une large part par M. Fayyad, pour bâtir des institutions et revigorer l'économie palestinienne, constituaient «un remarquable succès international». «Il est maintenant essentiel de sauvegarder ces réalisations et les progrès effectués jusqu'à présent», a-t-il dit, ajoutant que les bailleurs de fonds étaient préoccupés du fait que l'occupation par Israël des territoires palestiniens «compromettaient» les perspectives économiques palestiniennes. M. Store a affirmé qu'il n'y avait pas encore d'indications selon lesquelles les donateurs établiraient un lien entre les fonds promis et la démarche des Palestiniens pour obtenir la reconnaissance de leur Etat à l'ONU. Mais les dons ont diminué au cours des derniers mois. Selon le FMI, 700 millions de dollars d'aide étaient attendus cette année mais seulement 400 millions ont été déboursés jusqu'à présent. Depuis le gel des négociations directes israélo-palestiniennes, le comité des donateurs est le seul forum où les deux parties siègent ensemble. Le vice-ministre israélien a indiqué que l'aide économique de son pays pourrait être affectée si les Palestiniens insistaient dans leur démarche pour obtenir la reconnaissance de leur Etat à l'ONU. «L'aide et la coopération futures pourraient être sérieusement et irrémédiablement compromises si la direction palestinienne continuait sur la voie consistant à agir en contravention avec tous les accords signés», a dit M. Ayalon au comité. Avant la réunion, M. Ayalon avait expliqué qu'il réitèrerait l'exigence israélienne que les Palestiniens ne cherchent pas un reconnaissance à l'ONU cette semaine avant qu'ils aient conclu un accord de paix avec Israël.