Malgré les ravages causés par la crise économique mondiale, les performances des pays en développement continuent d'être fortes. Le ministre des Finances, Karim Djoudi a pris part, à Washington, à des réunions avec les premiers responsables du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale (BM). Djoudi a ainsi participé aux travaux de la réunion qui a regroupé la directrice générale du FMI, Mme Christine Lagarde, avec les Gouverneurs de la région Moyen-Orient et de l'Afrique (Mena), au cours de laquelle ont été examinées les modalités d'appui aux pays de la région. Le ministre, qui se trouve à Washington dans le cadre des réunions annuelles du FMI et de la BM, a aussi pris part aux travaux de la réunion des Gouverneurs arabes tenue avec le président de la BM, M. Robert Zoellick. Karim Djoudi a aussi rencontré avant-hier le président du Fonds international pour le développement de l'agriculture. Le président du Fida qui lui a fait part «des nouveaux défis que son institution s'est engagée à relever vis-à-vis des pays membres en matière de sécurité alimentaire, pour faire face à la flambée des prix des produits alimentaires de base sur les marchés internationaux». Dans ce cadre, le président du Fida a informé notre ministre qu'il sera bientôt à Alger. M. Djoudi a, ensuite, rencontré Inger Anderson, vice-présidente du Fida nouvellement, désignée pour la région Mena, avec laquelle il a évoqué longuement les développement récents de la situation économique et sociale en Algérie précisant que de nombreux projets de loi seront soumis à l'Assemblée populaire nationale, prochainement. Au cours des entretiens qu'il a eus avec Mme Anderson, le ministre des Finances algérien a évoqué également le cas des PME lesquelles feront l'objet d'un débat lors de la prochaine tripartite dont les travaux débuteront le 29 de ce mois. Analysant la situation économique de l'Algérie, la vice- présidente du Fida estime, pour sa part, que «les réalisations tant sur le plan économique que social sont appréciables et que les efforts dans ce sens devraient se poursuivre.» Au cours de son séjour à Washington, le ministre algérien a pris part à la réunion préparatoire des gouverneurs arabes pour «arrêter une démarche commune en perspective de la rencontre avec les deux dirigeants des deux institutions de Bretton Woods». Aussi la crise financière qui a affecté, récemment, les Etas Unis d'Amérique, a frappé de plein fouet les pays nantis et provoqué une véritable panique au sein des principales places boursières à travers le monde. Du coup, la croissance s'est ralentie et la peur de voir les marchés financiers s'effondrer de nouveau, s'est sensiblement, accrue, particulièrement, en Europe dont l'économie, faut-il le rappeler, est fortement dépendante des USA. Intervenant au nom de la République islamique d'Afghanistan, de l'Algérie, du Ghana, de la République islamique d'Iran, du Maroc, du Pakistan et de la Tunisie, le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Laksaci, avait déclaré, devant les membres du Comité monétaire et financier international, réunis à Washington, que depuis la dernière rencontre «la croissance globale s'est affaiblie, le stress financier s'est intensifié et les risques adverses se sont accrus considérablement affectant sévèrement les perspectives globales.» Rappelant les termes soulignés dans le rapport élaboré et consolidé de la direction générale du Fonds monétaire international, sur la surveillance multilatérale, Mohamed Laksaci a précisé que «cette situation reflète une faible détermination à mener une action collective face au problème de la dette souveraine et des stress bancaires dans la zone euro et aux préoccupations relatives à la croissance et à la viabilité de la dette publique aux Etats-Unis et au Japon». Eu égard à «leur importance systémique», «des actions décisives et coordonnées de prise en charge des vulnérabilités considérables dans ces pays sont urgemment nécessaires si une autre crise est à éviter et si les perspectives de croissance et d'emploi sont à raviver». Evoquant les économies des pays en développement, le gouverneur de la Banque d'Algérie est formel: «Les performances des pays émergents continuent à être fortes, malgré le récent ralentissement de la croissance.» et considère que «les défis auxquels ils font face incluent le maintien d'une croissance forte et équilibrée tout en reconstituant les réserves budgétaires ainsi que l'adoption de politiques appropriées pour limiter les risques liés aux flux de capitaux volatils et l'inflation». Abordant la situation qui prévaut au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, M. Laksaci indique que «l'agenda de politiques est important, les pressions sur les cours budgétaires et courants se sont accrus dans le sillage des récents événements dans certains pays».