Plus de 7.000 personnes ont bénéficié, à juin 2010, des mesures prévues par la charte pour la paix et la réconciliation nationale, a affirmé jeudi à Alger le président de la commission d'assistance judiciaire pour l'application des dispositions de la Charte, l'avocat Merouane Azzi. Intervenant lors d'une rencontre sur le bilan de la mise en oeuvre de la charte pour la paix et la réconciliation nationale, six ans après sa promulgation, il a indiqué que « 7.544 terroristes repentis ont bénéficié de ses mesures depuis février 2006, début de la mise en oeuvre des décrets exécutifs de la Charte ». En dépit de la promulgation de la charte pour la paix et la réconciliation nationale, la lutte antiterroriste se poursuit toujours, a-t-il fait savoir avançant le chiffre de 1.257 terroristes abattus dans ce cadre entre 2006 et 2011. Selon le président de la commission d'assistance judiciaire pour l'application des dispositions de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, le nombre total des familles des terroristes abattus (17.000 selon les statistiques des services de sécurité) indemnisées s'élève à 11 200. Certaines familles « ont rejeté ces mesures », a-t-il précisé. Pour Me. Azzi, la charte pour la paix et la réconciliation nationale a grandement contribué à mettre fin à la crise ayant marqué la tragédie nationale notamment l'arrêt des massacres collectifs et des attentats à l'exception de certains cas minimes. « Entre 8.000 et 10.000 citoyens ont été assassinés avant la promulgation de la charte », a rappelé Me. Azzi ajoutant que ce chiffre a reculé après pour se situer entre « 600 et 700 personnes jusqu'en 2010 ». Concernant les disparus, Me. Azzi a indiqué que « sur les 6.543 dossiers de disparus, 6.520 ont été indemnisés à juin 2011 ». Concernant les personnes licenciées pour leur implication dans le terrorisme (90% appartenant au syndicat islamiste du travail relevant de l'ex-FIS dissous), l'intervenant a déclaré que « 6.000 personnes ont été indemnisées et certains ont été réintégrés dans leurs postes de travail ». En tout, 35 000 dossiers, toutes catégories confondues, ont été réceptionnés part les commissions de wilaya chargées de la mise en oeuvre de la charte depuis février 2006 à 2011. La charte pour la paix et la réconciliation nationale est arrivée à ses limites et les dispositions juridiques qu'elle contient ne sont plus en mesure de prendre en charge les dossiers toujours en suspens », a-t-il ajouté plaidant en faveur de « nouvelles mesures complémentaires à même de promouvoir et de consacrer cette réconciliation ».