Les Libyens ont « inspiré le monde » mais font face à d'importants défis notamment la prolifération des armes, a déclaré jeudi le sénateur américain John McCain, en visite à Tripoli avec une délégation de parlementaires républicains. « Les Libyens ont inspiré le monde (...) Nous croyons fermement que le peuple de la Libye d'aujourd'hui inspire les gens à Téhéran, à Damas et même à Pékin et Moscou », a affirmé M. McCain lors d'une conférence de presse. M. McCain et les sénateurs Lindsey Graham de Caroline du Sud, Mark Kirk de l'Illinois et Marco Rubio de Floride ont rencontré des responsables politiques et militaires du Conseil national de transition (CNT), issu de la rébellion qui a renversé le régime de Mouammar Kadhafi. « Il est essentiel de continuer à travailler ensemble pour sécuriser les nombreuses armes et les matériaux dangereux que le régime de Kadhafi a fait proliférer à travers le pays », a poursuivi le sénateur de l'Arizona. « Nous faisons confiance au CNT. Mais il faut reconnaître qu'il reste à parcourir un chemin difficile parsemé d'embûches », a-t-il dit, en soulignant la nécessité pour les nombreuses « milices » de se rallier au gouvernement. Les sénateurs américains ont par ailleurs affirmé avoir évoqué le dossier de l'attentat de Lockerbie en 1988, avec le nouveau pouvoir libyen. « Nous sommes confiants que le gouvernement libyen sait à quel point ce dossier est important pour le peuple américain », a déclaré M. McCain. « Je ne vois aucune raison pour laquelle le gouvernement libyen ne coopérerait pas. (...) Nous voulons savoir qui d'autre est lié » à l'attentat. Le bureau du procureur écossais chargé de l'affaire a annoncé lundi avoir formellement demandé au CNT de l'aider dans l'enquête sur l'explosion d'un avion de la Pan Am le 21 décembre 1988 au-dessus de la ville écossaise de Lockerbie, qui avait fait 270 morts, en majorité des Américains. « Nous sommes prêts à traiter ce dossier », a répondu mercredi le responsable en charge de Justice au CNT, Mohammed al-Alagui, après avoir affirmé lundi qu'il s'opposait à ce que le Libyen Abdelbaset al-Megrahi, seul condamné dans l'affaire, soit jugé une deuxième fois. M. Kirk a affirmé avoir « particulièrement évoqué le cas de Megrahi », en soulignant être « personnellement pour qu'il soit à nouveau jugé. Tout ce que nous avons entendu c'est que les autorités savent où il est et qu'il y a des informations contradictoires sur son état, à savoir s'il est à l'agonie ou encore en état d'être jugé ». M. Megrahi a été libéré en 2009 par la justice écossaise parce qu'il était atteint d'un cancer en phase terminale, mais il est toujours en vie dans un état semi-comateux, à Tripoli selon sa famille. Les sénateurs américains se sont également rendu sur la Place des Martyrs, ancienne place-forte du régime du dirigeant déchu à Tripoli.