Le FLN au musée, les ministres doivent démissionner avant les législatives. Le porte-parole du parti n'est pas du tout d'accord avec ces propositions. L'Expression: Une proposition de loi est déposée à l'APN pour remiser le FLN au musée. Quelle est votre réaction? Kassa Aïssi: Le FLN d'aujourd'hui est d'abord un parti politique. Ce n'est ni le FLN historique, ni le FLN de l'époque du parti unique. Le FLN historique c'est durant la période 1954-1962. A la tenue du Congrès de Tripoli, il a été décidé par le Conseil national de la Révolution algérienne à l'époque et le GPRA qu'après l'Indépendance, le FLN se transformerait en parti entré dans le cadre institutionnel après la Constituante de 1963 et l'APN. Ce système a fonctionné jusqu'au 24 février 1989 avec la promulgation de la nouvelle Constitution. Après cela, le FLN a entamé la troisième phase qui est celle du multipartisme. Il a été consacré par les urnes lors des élections municipales multipartites de 1990 et des législatives avortées de 1991. Il a eu ses positions concernant ces évènements. Pour revenir à cette demande, en 1996 et 1997, nous avons participé à des élections. En 1990, le FLN, dans des conditions du vote qui ont eu lieu, qui ont été dominées par le FIS, avec 900.000 cartes non distribuées, la fraude généralisée, etc, mais il n'empêche, on a dit qu'on devait faire le deuxième tour. Le FLN a, dans un communiqué, le 8 janvier, précisé notre position. Il y a ceux qui ont fait un communiqué en disant «nous nous sommes trompés de société». Mais concevons que pour mettre un parti dans un musée, il faut d'abord en construire un. Le député algérien qui a son mandat populaire est dans son droit d'initiative. Mais je ne suis pas d'accord avec lui et je vais le combattre par tous les moyens légaux au sein de l'Assemblée pour que ce projet n'aboutisse pas. Et il ne va pas aboutir. Ces demandes font partie de ce que nous appelons des rancoeurs décennales, des rancoeurs centennales... D'un autre côté, le Mouvement de redressement du parti prend davantage d'ampleur. Qu'en dites-vous? Vous savez qu'à l'origine, ils étaient des redresseurs. Redresser des redresseurs ça ne peut être qu'un coup tordu. Voilà quelque chose qui est redressé vous voulez le redresser encore. Il va devenir tordu. Donc, on ne refait pas la même affiche parce que les conditions de 2004 ne sont pas celles d'aujourd'hui. Il y a eu au sein de la direction après le 9e congrès, des éléments qui n'ont pas été reconduits au niveau de l'Exécutif. Ce n'est pas la première fois que ça arrive. Dans l'histoire du FLN, vous savez très bien qu'après le Congrès de la Soummam, il y a une partie qui n'a pas voulu reconnaître les décisions du Congrès et ça a créé des mouvements de dissidence. Au Congrès de Tripoli, on a adopté les textes mais on n'a pas installé le Bureau politique et il y a eu les évènements de l'été 1962. Après le Congrès de 1964 et la Charte d'Alger, ça n'a pas duré et on a eu un 19 juin 1965. Donc, ces phénomènes-là au sein de la direction, ne sont ni extraordinaires ni particuliers, ils existent au sein du FLN comme ils existent ailleurs. Est-ce qu'il y a une dissidence au sein du RCD, du RND, du MSP, du FNA? Le FLN est accusé également par certains partis de vouloir saborder les réformes politiques. Un commentaire peut-être? Vous savez, j'ai toujours appris que lorsqu'on n'a rien à dire, on parle du mal du FLN. Ça devient un discours. Le FLN était porteur de ces projets et pas seulement aujourd'hui. Quand nous avons fait l'amendement partiel dans le cadre de l'alliance de 2008, tout le monde criait à l'hérésie. Et on a dit qu'il faut aller plus loin. Vous devez noter que seul le FLN a organisé une session du comité central pour discuter de ces réformes, alors que les autres partis se sont contentés de le faire au niveau de leur Conseil national ou bien dans les bureaux exécutifs. Je ne parle pas des autres partis constitués de la même famille. Il y a un autre parti qui se compose généralement de son président et des deux individus qui font des placards dans les journaux, des analyses. Un politologue qui a fait une proposition, mais qu'est-ce qu'il représente? Et la démission des ministres trois mois avant les élections, disposition adoptée par le Conseil des ministres? C'est une hérésie. C'est du jamais-vu. Qui nomme le gouvernement? C'est le Chef de l'Etat. Quand on demande aux ministres de démissionner trois mois avant les élections, c'est qu'on impose au Chef de l'Etat de changer son gouvernement. Mais, selon le ministre de l'Intérieur, c'est le Chef de l'Etat lui-même qui avait demandé d'inscrire cette disposition? Lui, il est en mesure de parler de cette manière-là, moi je sais ce que je sais. J'ai également toujours le sens moral que les délibérations du Conseil des ministres restent au niveau du Conseil des ministres. J'ai toujours appris qu'on communique la décision, on ne communique jamais les débats.