Il a affirmé son opposition à la privatisation de Sonatrach, “en tant que SG de son parti et en tant que Chef du gouvernement.” Le comité central du Front de libération nationale (FLN), réuni durant deux jours à Alger, a investi le secrétaire du parti des pleins pouvoirs pour préparer le prochain congrès prévu au premier semestre 2003. Ainsi, le patron du FLN a carte blanche pour choisir la composante de la commission nationale chargée de la préparation de ce congrès et d'en fixer lui-même la date. Cette décision prise à l'unanimité par la direction du FLN témoigne sans aucun doute de la crédibilité dont jouit l'homme qui a conduit l'opération de rénovation du FLN, ponctuée en l'espace de quelques mois par deux succès électoraux. Du reste, le patron du FLN a répondu à une question relative à des membres du parti qui auraient failli à la ligne politique en disant : “Je suis soutenu par les anciens et les jeunes.” Autrement dit, point de voix discordantes au sein du FLN et l'idée d'un coup d'Etat scientifique bis qu'auraient concocté certains caciques qui ont survécu à l'opération de rénovation n'est que pure spéculation. Après les victoires de son parti aux législatives et aux communales, Ali Benflis serait-il tenté par les présidentielles de 2004 ? “Il est encore prématuré d'en parler, la priorité pour nous, pour le moment, c'est la préparation du congrès”, répond-il, lors d'un point de presse à l'issue de la réunion du comité central. Le secrétaire général du FLN a évoqué également des questions de l'heure à l'exemple de la polémique autour du projet de la réforme du secteur des hydrocarbures. Pour lui, il ne s'agit que de “rumeurs”. Ce dossier qui est seulement au stade de la réflexion n'a été examiné ni en Conseil interministériel ni en Conseil de gouvernement. Ali Benflis, qui fait le distinguo entre la réforme du secteur des hydrocarbures et la privatisation de Sonatrach, affirme s'opposer totalement à toute privatisation de la société pétrolière. “En tant que SG du FLN et en tant que Chef du gouvernement, je suis contre”, a-t-il déclaré. Concernant la position du FLN à l'égard de la francophonie, il a affirmé que le chef de l'Etat a assisté au sommet de Beyrouth en tant qu'invité personnel du président libanais, laissant entendre que son parti n'est pas favorable à une éventuelle adhésion à cette organisation. Dans sa résolution politique, le FLN a dénoncé “les attaques dirigées contre les symboles de l'Etat”, particulièrement le président de la République. Le FLN considère que ces attaques sont une “violation” de la “morale et des traditions de la société” et une “atteinte” à la Constitution. Quels sont ceux qui sont ciblés dans la résolution politique du FLN ? Ali Benflis s'est abstenu de donner des indications se contentant de répondre que son parti est républicain et que les symboles de la République doivent être protégés par la loi. Pour lui, les attaques ne font pas partie de l'action politique. Le parti de Ali Benflis a renouvelé son appel au dialogue pour trouver une issue à la crise de Kabylie. Interrogé sur les déclarations du ministre de l'Intérieur qui avait imputé aux délégués des archs les victimes des émeutes, lors d'un point de presse au lendemain des élections locales, Ali Benflis a rétorqué : “Je n'ai aucun commentaire”. Sur la question des alliances au sein des assemblées locales, le patron du FLN a révélé que son parti les envisage avec les membres de la coalition gouvernementale, notamment au niveau des APW. À la question de savoir si le FLN compte s'allier au FFS ou à El Islah de Abdallah Djaballah, Ali Benflis a rétorqué que des élus du FLN peuvent contracter des alliances avec des élus d'autres partis lorsque le développement local l'exige. Mais “la logique de la coalition ne prime pas”. Dans ce contexte, Ali Benflis a affirmé que son parti présentera des propositions pour l'amendement du code communal pour “donner davantage de prérogatives aux élus locaux”. Le FLN soumettra également ses propositions pour la révision de la loi électorale. Curieusement, le thème de la réconciliation qui, d'habitude, était omniprésent dans les résolutions politique du FLN, a été, cette fois-ci, occulté. Interrogé, Ali Benflis a rétorqué : “D'abord, il faudra la définir”. Pour lui, la réconciliation nationale, il la concrétisera d'abord avec “les jeunes, les chômeurs et la femme en réhabilitant son statut au sein de la société”. Le patron du FLN a, en outre, confirmé, que son parti a déposé un dossier pour rejoindre l'Internationale socialiste. “Ce n'est pas une adhésion nouvelle, nous allons simplement retrouver notre place d'antan que nous avons désertée”, a-t-il précisé. Par ailleurs, Ali Benflis a exprimé son opposition à l'idée d'une Constituante, une vieille revendication du FFS remise sur le tapis il y a quelques jours par son leader. “Demander aujourd'hui une Constituante revient à dire qu'il n'y a rien eu depuis 62. Ce qui est totalement faux, il y en a eu une en 62”, a expliqué le SG du FLN. A. C.