Les trains étaient à l'arrêt Les cheminots de la région d'Alger ont décidé de se mettre de nouveau en grève pour non-respect d'un protocole d'accord. «Le 16 juin 2011, nous avons signé un protocole d'accords avec la Fédération, prévoyant des rappels sur salaire à compter du premier janvier de l'année en cours», a déclaré Noureddine Dakhli, directeur des ressources humaines à la Sntf. Réagissant à la grève observée depuis hier par les agents de la région d'Alger qui englobe Tizi Ouzou, Béjaïa, Bordj Bou Aréridj et Chlef, le représentant de la Société nationale des transports ferroviaires a qualifié ce mouvement d'illégal, avant de préciser que des augmentations substantielles avaient déjà été accordées à tous les travailleurs en 2008, 2009, 2010 et 2011. «Les contestataires réclament des rappels à partir de septembre 2009. Or, ils oublient les quatre augmentations dont ils ont bénéficié entre 2008 et 2011, soit respectivement 6%, 15%, 19% et 20%.» Selon le DRH, la Sntf est confrontée actuellement à de grands problèmes financiers et les charges sont nettement supérieures par rapport aux recettes engrangées. Revenant sur le débrayage, Noureddine Dakhli a indiqué que la Sntf a tout fait pour l'en empêcher, mais devant l'entêtement de certains grévistes qui se sont carrément couchés sur la voie afin d'empêcher le départ des trains la direction n'a pas voulu engager le bras de fer avec eux et a préféré s'en remettre au partenaire social à savoir la Fédération des transports, seule habilitée à parler au nom du collectif. Des membres de cette dernière ont d'ailleurs refusé de s'exprimer à ce sujet car à en croire certaines indiscrétions le mouvement de grève aurait été décidé sans leur aval. Les membres de la section syndicale que nous avons rencontrés sur le quai de la gare de l'Agha estiment quant à eux qu'ils sont dans leur droit et que c'est parce que la direction des ressources humaines n' a pas honoré ses engagements que les travailleurs de la région d'Alger ont décidé de faire grève. «Nous avons signé le 4 octobre avec la Direction un procès verbal de réunion prévoyant notamment l'octroi d'un rappel sur salaire pour l'ensemble des travailleurs à compter de septembre 2009. Un délai de dix jours avait été fixé. Malheureusement, nous n'avons reçu aucune réponse à ce jour», nous a déclaré un syndicaliste qui a n'a pas voulu décliner son identité de peur d'être sanctionné, selon lui, par la Société. «Des le moment où le DRH a su qu'un mouvement de grève se préparait, il a essayé aussitôt de l'enrayer en promettant aux contestataires que le problème du rappel allait être incessamment réglé. Non seulement il leur a menti mais il a en plus pris une grave décision à leur encontre en les poursuivant devant les tribunaux», a-t-il dit. «Recourir à la grève est le seul moyen pour faire aboutir nos revendications et nous faire entendre», nous a indiqué un autre qui, n'a pas eu, lui, peur de décliner son identité. Le 3 du mois en cours, les cheminots avaient déjà observé une journée de grève, mettant dans la gêne des milliers de voyageurs obligés de se rabattre sur les taxis et d'autres moyens de transport pour se rendre à leur travail ou rentrer chez eux. A cause d'un désaccord entre la direction de la Sntf et le syndicat sur une histoire de rappel sur salaire qui aurait pu être réglé facilement sans recourir aux mesures extrêmes, à savoir l'arrêt de travail, ce sont les voyageurs qui sont encore une fois pris en otage en restant à quai, même si, comme nous le précisera Noureddine Dakhli, le mouvement ne touche que la région d'Alger.