Les agents de la protection du patrimoine de la SNTF, appelés communément agents de sécurité, ont bloqué hier la circulation des trains au niveau de la gare Agha d'Alger, empêchant du coup des milliers de voyageurs de se rendre par voie ferroviaire vers leur destination. Les agents en question se sont mis en travers des rails pour exiger notamment leur «permanisation» au sein de la société nationale de transport ferroviaire. Aucun train n'a pris le départ de 6 heures du matin jusqu'à 13 heures, avons-nous appris auprès de la SNTF avant que les choses reprennent normalement en début d'après-midi. En effet, selon le directeur des ressources humaines (DRH) de la société nationale, Nordine Dahkli, un compromis a été trouvé et les agents en question ont levé leur piquet de grève après que l'administration eut accepté de permaniser 25 agents par région et par mois. Il faut noter que le nombre d'agents de la protection du patrimoine de la SNTF s'élève à quelque 800 personnes. Ces derniers étaient employés par des entreprises privées pour le compte de la SNTF à partir de 1997 pour veiller sur le matériel de la société nationale. Ces agents, faut-il également le souligner, n'ont aucun statut légal au sein de la SNTF malgré des années de travail dans cette société. «C'est l'anarchie totale à la SNTF», nous a affirmé hier Sid Abdelkader de la fédération des cheminots. Notre interlocuteur, qui dit soutenir «en tant que personne» le mouvement de grève de ces agents, dira qu'il existe une anarchie organisationnelle qui fait que cycliquement ce type de débrayage se déclenche pour prendre en otage les citoyens. Il fera savoir, à titre d'exemple, il y a quelques mois, deux services à la SNTF qui ne se sont pas mis d'accord sur l'utilisation d'un matériel ont fait un débrayage, sanctionnant du coup les voyageurs qui se retrouvent à chaque fois pris au piège. A noter qu'en ce qui concerne les agents de sécurité grévistes, un protocole d'accord a été déjà signé en février dernier avec l'administration de la SNTF. Depuis cette date, une dizaine d'agents, par mois et par région, se sont vu délivrer des contrats à durée indéterminée. Tout comme leur salaire de base a été revalorisé à hauteur de 15.000 DA et ce, conformément à la réglementation du travail, avons-nous appris de la fédération des cheminots. Ces agents ne sont structurés toutefois dans aucune organisation syndicale. Le directeur des ressources humaines de la SNTF, dans une déclaration au «Quotidien d'Oran», dira que les agents qui seront «régularisés» seront reversés dans les différents services de la société. Il y a lieu de noter que la SNTF emploie aujourd'hui quelque 10.000 personnes. Avec la modernisation et l'extension du rail en Algérie, la société aura besoin d'autres effectifs et est appelée à recruter de plus en plus de personnes, nous a indiqué une source syndicale de la société.