Lorsqu'un non-juif affirme qu'Israël ne veut pas de la paix, il est aussitôt taxé d'antisémitisme, mais lorsque c'est Cohn-Bendit, le juif, qui le dit, alors non seulement il est écouté mais du même coup «charge» le pouvoir en Israël tout en «dédouanant» le peuple juif. Quant on entend Mustapha Abdeljalil, le Libyen, regretter de ne plus être colonisé par l'Italie et Cohn-Bendit, le juif, demander, avec force, à l'Europe de condamner Israël, il y a, comme on dirait au Vatican, de quoi perdre son latin. Mustapha Abdeljalil, après avoir été ministre de la Justice libyen en 2007 grâce à l'aide du fils de Gueddafi, est actuellement le président du Conseil national de transition qui a pris le pouvoir en Libye en menant la guerre, avec l'aide des forces des Occidentaux, contre le régime du leader Mouamar El Gueddafi. Daniel Cohn-Bendit est lui, député européen très médiatisé, de nationalité allemande, qui a à son «tableau de chasse» le retrait de De Gaulle de la présidence française après avoir pris la tête du soulèvement de mai 1968 en France. Il «navigue» entre l'Allemagne et la France où il est actuellement à la tête des Verts. L'attitude d'Abdeljalil peut-elle être comparée à celle de Cohn-Bendit? Même si les deux s'en prennent à leurs pays (Cohn-Bendit, comme toute la diaspora juive, est tout naturellement israélien avant d'être allemand), leurs causes et leurs objectifs sont diamétralement opposés. Quand Mustapha Abdeljalil s'est exprimé à Tripoli, le 8 octobre dernier, pour célébrer le centenaire de l'occupation coloniale italienne de la Libye (que Rome n'a pas cru utile de faire) et qu'il y a qualifié l'époque de la colonisation de son pays «d'ère de développement...des lois justes et des procès justes...», il révèle tout bonnement son intention de remettre son pays sous tutelle occidentale. Son cas reflète cette tare, la «colonisabilité», largement décrite par le penseur algérien Malek Bennabi. Par contre, plus respectables sont les raisons qui ont poussé Cohn-Bendit à pousser son «coup de gueule (1)» au Parlement européen accusant les responsables de l'UE de «faire des prières en politique» au lieu de condamner Israël de mettre en péril la paix avec ses décisions successives de nouvelles implantations de colonies juives à Jérusalem. Lui, le juif, veut sauver l'Etat d'Israël. Il sait, comme d'autres juifs, que le pouvoir actuel de Tel-Aviv, à sa tête Benjamin Netanyahu, finira, en provoquant, avec l'arrogance qui le caractérise, le reste du monde en bafouant les lois internationales, par mener le pays et l'ensemble des juifs à la catastrophe. C'est précisément pour éviter cette catastrophe que Cohn-Bendit demande aux puissances occidentales d'intervenir, au lieu de simplement regretter les agissements de Netanyahu, et stopper l'entêtement suicidaire de ce dernier. Cohn-Bendit suit de près l'actualité et il sait qu'un ras-le-bol planétaire est en train de se manifester contre le mépris affiché des dirigeants israéliens de tous les autres peuples et nations. En définitive, Cohn-Bendit rallie toutes les voix, de plus en plus nombreuses, qui s'élèvent à travers le monde pour condamner l'Etat d'Israël. Il le fait avec l'espoir de convaincre l'humanité que les actions des dirigeants actuels d'Israël vont à l'encontre du désir de paix du peuple juif. Espérant par là lui épargner les conséquences incalculables en se mettant à dos toute l'humanité. Lorsqu'un non-juif affirme qu'Israël ne veut pas de la paix, il est aussitôt taxé d'antisémitisme, mais lorsque c'est Cohn-Bendit, le juif, qui le dit, alors non seulement il est écouté mais du même coup «charge» le pouvoir en Israël tout en «dédouanant» le peuple juif. Un peuple qui sait, selon lui, que son avenir est lié à la reconnaissance de «deux Etats». Qu'en défendant les aspirations des Palestiniens à avoir leur propre Etat, il met à l'abri la remise en cause, de plus en plus exprimée, de l'existence même de l'Etat d'Israël. On est tenté de dire: à la bonne heure! Pour en finir avec «les prières» et les silences dont s'obligent les amis «zélés» d'Israël. Des «amis» plus royalistes que le roi. C'est le jour et la nuit entre Mustapha Abdeljalil et Cohn-Bendit quand on a enfin compris. 1) On vous donne le lien de ce coup de gueule qui mérite d'être entendu:http://www.youtube.com/watch?v=Or3ssmKBIEA&sns=fb [email protected]