Le président de la République reçoit le Commandant d'Africom    Le Président Tebboune salue l'opération de libération du ressortissant espagnol    Le nouvel appareil de jardinage d'intérieur de LG dévoile un désigne raffiné    Lancement d'un concours pour le recrutement de 476 employés    Mise en service d'un tronçon de 14 km de la pénétrante autoroutière Djen Djen-El Eulma    Le rôle du Président Tebboune salué    S'agit-il d'un véritable cessez-le-feu ou d'une escroquerie ?    Les premières décisions du Président Donald Trump tombent    JSK : L'Allemand Josef Zinnbauer, nouvel entraîneur    La JSK sauve sa place de leader face au CRB    Le tirage au sort le 27 janvier    «Les masques sont tombés ! »    Deux personnes échappent de justesse à la mort    Le wali gèle les activités de l'APC de Béni-Dergoune    Une délégation parlementaire inspecte des sites à Timimoun    Plus de 25 heures de témoignages vivants collectées à Tlemcen    ''Le Pays de Peter Pan'' de J.M. Barrie et ''La Terre du Milieu'' de J.R.R. Tolkien    ONU : Attaf s'entretient à New York avec le Secrétaire général de la Ligue arabe    Ouverture du capital de la BDL : une opportunité de développement économique et de consolidation de la stabilité financière    Des cadres de la DGSN en visite au ministère des Relations avec le Parlement    L'Algérie et les Etats-Unis d'Amérique "prospèreront ensemble" et continueront d'œuvrer pour la paix et la protection des peuples    Energies et mines: M. Arkab reçoit une délégation parlementaire slovène    La Télévision algérienne dévoile sa grille de programmes pour le mois de Ramadhan 2025    APN : le groupe chargé d'enrichir l'avant-projet de loi relatif aux associations auditionne des représentants de la société civile    Ghaza: le bilan de l'agression sioniste s'alourdit à 47.161 martyrs et 111.166 blessés    Larbaoui reçoit l'ancien Premier ministre de la République du Kenya    Education : le gouvernement examine les mesures proposées pour la révision des programmes scolaires    Réunion du gouvernement: exposé sur les procédures de mise en œuvre du projet de réalisation du film sur l'Emir Abdelkader    Le président Tebboune salue l'opération de libération du ressortissant espagnol    Volleyball: les championnats d'Algérie connaitront un changement de formule de compétition en 2025-2026    Aïn Temouchent: commémoration du 13e anniversaire du décès du moudjahid Belhadj Bouchaïb, membre du groupe historique des 22    ONSC: lancement d'une consultation au profit des associations pour enrichir l'avant-projet de la loi sur les associations    CNFE: plus de 6500 stagiaires formés en 2024    Skikda: 162 millions de dinars pour la réhabilitation des infrastructures devant accueillir une partie des Jeux scolaires africains    Union nord-africaine de football: "un intérêt croissant pour le football scolaire de la part de la CAF"    Le Directeur général de la Protection civile en visite de travail et d'inspection dans la wilaya d'El Meghaier        L'Algérie happée par le maelström malien    Un jour ou l'autre.    En Algérie, la Cour constitutionnelle double, sans convaincre, le nombre de votants à la présidentielle    Algérie : l'inquiétant fossé entre le régime et la population    Tunisie. Une élection sans opposition pour Kaïs Saïed    BOUSBAA بوصبع : VICTIME OU COUPABLE ?    Des casernes au parlement : Naviguer les difficiles chemins de la gouvernance civile en Algérie    Les larmes de Imane    Algérie assoiffée : Une nation riche en pétrole, perdue dans le désert de ses priorités    Prise de Position : Solidarité avec l'entraîneur Belmadi malgré l'échec    Suite à la rumeur faisant état de 5 décès pour manque d'oxygène: L'EHU dément et installe une cellule de crise    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



De l'insoutenable intolérance humaine
3E FESTIVAL INTERNATIONAL DU THEÂTRE D'ALGER À BEJAIA
Publié dans L'Expression le 23 - 10 - 2011

La pièce évoque le retour des Palestiniens sur la terre de leurs aïeux
Un monodrame pour dire le droit à la liberté et à la paix et un spectacle ode à la tolérance et l'amour sans frontières.
Le Festival international du théâtre d'Alger a accueilli vendredi dernier au niveau du TR régional de Béjaïa, trois pièces théâtrales en sa première journée. La Palestine était à l'honneur à la petite salle, avec un touchant monologue plaidant pour la cause palestinienne. La Maison de la culture quant à elle abritait, une fois n'est pas coutume, une pièce de théâtre venue de l'Arabie Saoudite. Mise en scène par Yahia El Bachatoui d'après le roman du célèbre écrivain et militant Ghassan Kanafani, le monodrame palestinien évoque l'histoire de Abou Khaled (Saïd Abou Kem) qui retourne en 1967 de Ramallah à sa maison à Haifa, maison qu'il a dû quitter précipitamment en 1948, laissant derrière lui un fils, alors bébé, âgé à peine de cinq mois, prénommé Khaldoun. Plus tard, face à son père et sa mère, il revoit ses parents, froids et distants. Vêtu d'habit de soldat, il exerce dans l'armée israélienne. Ironie du sort. Son autre frère Khaled serait sur le point de rejoindre la rébellion pour défendre sa patrie. Ardent et doté d'une incroyable aisance sur scène, le comédien parvient à incarner moult personnages; celui du père, de l'officier de police et même son fils parlant avec un accent hébreu.
Le tourment du peuple palestinien est décliné sous nos yeux impuissants. Le charismatique comédien nous introduit au coeur de cette dramatique histoire. Au milieu de deux strapontins, comme refuge et éléments de décor, il parvient à tenir en haleine le public qui accueille chaleureusement cette production théâtrale.
C'est d'ailleurs sa troisième présentation en Algérie en à peine deux ans. L'atmosphère macabre accueille d'emblée le spectateur dès son entrée en salle. Le Coran est diffusé dès l'entame de la pièce, mettant le public face à cette accablante réalité du peuple palestinien qui peine à récupérer sa terre, et retrouver l'odeur de ses arbres, sa mer, Haïfa, la terre des origines. Condamné à divaguer comme une âme en peine et à rêver au retour avec comme arme massive la poésie de combat de Marcel Khalifa et de Mahmoud Darwich. Des mots, un engagement en qui croire quand on a tout perdu. Ce droit au retour des exilés palestiniens est au centre du conflit israélo-palestinien aujourd'hui. Revendiqué par les Réfugiés palestiniens qui ont fui le conflit ou qui ont été chassés et pourtant, garanti par la résolution 194 des Nations unies - adoptée le 11 décembre 1948- ce droit reste bafoué jusqu'à nos jours. Ce monodrame, nous informera l'acteur, a été présenté une cinquantaine de fois soit à l'intérieur soit en dehors de la Jordanie. Evoquant le Printemps arabe, notre interlocuteur ne s'étonne guère car cela devait arriver depuis 30 ans. «Ces jeunes qui sont sortis dans les rues sont mes enfants. Le peuple arabe y compris palestinien a donné beaucoup pour ces révolutions, et ce, depuis longtemps. Il est temps que les traîtres soient jugés, bien que je suis contre l'écoulement de sang. La grande cause en vérité n'est pas arabe ou palestinienne c'est une affaire qui concerne l'humanité. Nous sommes contre les divisions mais pour le rassemblement des peuples, a fortiori du peuple palestinien. Le temps est au changement.» Dans un autre registre, la grande salle du théâtre régional Malek-Bougermouh accueillait en soirée, devant un public venu en masse, une pièce de théâtre signée par une compagnie théâtrale allemande. Le nom de la pièce: Le meilleur de l'amour. Tout un programme. Celle-ci met en scène deux individus de couleur de peau, de nationalité et de religion différentes qui tombent amoureux l'un de l'autre lors d'une rencontre fortuite dans un marché au Maroc, se marient, auront un bébé qui meurt, puis se séparent, poussés par les parents et les amis de la femme. Elle est allemande, lui un Maghrébin musulman, orphelin de père et de mère, qui décide d'inviter un jour de Ramadhan cette fille à dîner puis de sceller leur union. Mais l'entourage social et le conformisme des mentalités, la ségrégation et l'intolérance auront raison de leur amour. Dans un ultime sursaut d'amour pour cette fille, le garçon part la voir chez elle. Elle partage désormais son appartement avec un colocataire. Lui il l'aime éperdument et veut regagner sa confiance, alors qu'elle, jure qu'elle est heureuse sans lui. S'ensuivent des tirades à n'en pas finir. Lui en français, elle en langue allemande. Bien que celle-ci soit bien obscure à nos oreilles, le sujet décliné par cette pièce, bien universel, ne tombe pas dans l'oreille d'un sourd. «Pourquoi me rejette-t-elle? pourquoi me repousse-t-elle, met-elle de la distance? Non je ne me suis pas enfui, surtout pas de moi-même. Je n'ai pas renié ma culture. Pourquoi renonces-tu à tes rêves en rejetant la faute sur moi? J'aurais dû t'emmener d'ici, je maudis le jour où je suis venu ici, la différence, trouver sa place...». Soliloque cet homme en s'adressant à cette femme qui se tord par moment selon une gestuelle propre à la danse contemporaine. Une façon pour exprimer son étouffement, sa résignation, sa souffrance. Quand la communication se brise, l'un porte un masque pour feindre l'indifférence ou marquer l'instant de la parole, suggérer l'autre qui peut être chacun de nous.
L'amour comme étendard, il virevolte, se déchaîne pour mieux se retrouver à la fin. Il est presque comme ce troisième personnage, ce long pan de tissu orange autour duquel la comédienne s'enroule, s'étire en tentant désespérément de le récupérer tandis que l'autre tente de s'en accaparer. «L'amour ne cherche pas à être possédé mais ne prend que de lui-même car l'amour c'est l'amour», avoue le comédien. Beaux tableaux où l'émotion est appuyée tantôt par ces notes de piano qui viennent créer des haltes dans le souffle de ces êtres éplorés ou ce chiffon comme symbole de retrouvaille et de déchirement. Poésie, chant, contorsions physiques, les ingrédients artistiques pour cette pièce ne manquaient pas pour faire de cette oeuvre une délictueuse et si touchante comédie humaine. De la comédie de l'amour qui se joue de nous, de la vie à la scène.. Belle leçon d'altruisme et de générosité à fleur de peau envers les couples métis. Car l'amour n'a pas de nationalité et ne souffre d'aucune langue si ce n'est par du partage et du don de soi. La vue de cet homme et de cette femme se retrouvant face à face, en bas de la scène, au milieu du public, se regardant l'un dans l'autre pour regagner la scène au final, est le clou de ce fantastique spectacle attendrissant.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.