C'est finalement hier dimanche, au moment de l'appel à la prière du Dohr depuis la mosquée Ben Badis de la rue Abane-Ramdane, que Assia Chekal, la présidente de la section correctionnelle du tribunal de Sidi M'hamed, Alger a fixé au 9 novembre 2011 le verdict de l'affaire ABM-Dgsn qui a duré de mercredi à dimanche y compris tout le week-end. Et hier ce furent les quinze derniers avocats qui avaient plaidé avec en dernier celui de Chouaïeb Oultache, l'ex-directeur de la sûreté aérienne de la Dgsn, poursuivi comme son gendre Toufik, actionnaire dans ABM à 1,02 pour mille pour malversation, dilapidation de deniers publics, trafic d'influence, association de malfaiteurs. Vingt trois autres cadres de la Dgsn et d'ABM risquent dix ans ferme même si les inculpés dont six détenus n'ont cessé de clamer leur innocence et crier au complot ourdi par des «abrutis» dépassés par la compétence, la propreté intellectuelle et la célérité dans l'exécution de marchés tout aussi propres. Les débats ont été âpres et ont été marqués par trois réunions à cause de la non-exhibition par le juge des deux fameux rapports émanant de l'Inspection générale de la Dgsn soulignant l'aspect réglementaire des opérations de passage des marchés en 2007/2008. L'assassinat de Ali Tounsi alors Dgsn a fait précipiter les choses et l'opinion publique avertie a lié cette affaire dont les étapes ont été menées avec beaucoup de célérité qui ont étonné plus d'un, à celle de ABM/Dgsn. Tous les plaideurs ont fait de telle sorte à amener Chekal, la juge, sur le terrain de la vérité pas celle de l'ordonnance de renvoi car l'instruction avait été bâclée et donc pour tous, nulle et non avenue.