De par sa fonction, M Feltman est en réalité un habitué de la région La Libye et la Tunisie ouvrent de nouvelles pages de leur histoire. La première s'est dessaisi du tyran El Gueddafi qui a régné sur le pays 42 ans sans partage et la seconde organise pour la première fois des élections libres. C'est dans un contexte décisif que vit la région d'Afrique du Nord, que les Américains dépêchent à Alger leur secrétaire d'Etat adjoint pour les Affaires du Proche-Orient, Jeffrey Feltman. Ce dernier est depuis hier à Alger pour une visite officielle de deux jours, selon un communiqué de l'ambassade des Etats-Unis d'Amérique à Alger. Au cours de son séjour à Alger, M. Feltman sera reçu par les hauts responsables du pays: le Président Bouteflika, le ministre des Affaires étrangères Mourad Medelci, le ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, ainsi que le ministre délégué auprès du ministre de la Défense nationale Abdelmalek Guenaizia. Le responsable américain a déjà effectué une visite de travail en octobre 2009 à Alger. M. Feltman avait souligné alors, l'importance de l'objet de cette visite qui visait à renforcer les liens déjà solides entre les deux pays et à réaffirmer le rôle de l'Algérie dans la résolution des crises régionales et internationales. Il s'était entretenu avec le Président Bouteflika et le Premier ministre Ahmed Ouyahia. De par sa fonction, M Feltman est en réalité un habitué de la région. Le 25 janvier dernier, alors que la Tunisie venait de terminer sa révolte, il s'était rendu à Tunis où il avait rencontré des dirigeants de partis politiques et des défenseurs de la société civile «afin d'exprimer le soutien américain au peuple tunisien». Il a fait de même en Libye puisqu'il a été le plus haut responsable américain à s'être rendu à Benghazi en juillet dernier. Il avait rencontré des membres du Conseil national de transition (CNT), notamment son président Mustapha Abdeljalil. Il est certain que les élections en Tunisie et la situation en Libye seront abordées lors des discussions entre les responsables algériens et leur hôte américain. Mais le sujet principal portera évidemment sur la collaboration sécuritaire entre les deux pays et la situation au Sahel. A l'évidence, les retombées de la crise libyenne sont redoutées aussi bien par Alger que par Washington. La circulation des armes lourdes et une éventuelle collusion entre leurs détenteurs et les terroristes d'Al Qaîda risque de créer une nouvelle zone de tension dans la région. L'aspect sécuritaire de celle-ci est si important d'ailleurs que même les Britanniques lui réservent le plus grand soin. A l'occasion de la tenue du Dialogue annuel sur la lutte antiterroriste entre le Royaume-Uni et l'Algérie, aujourd'hui et demain, le conseiller du Premier ministre britannique pour la lutte antiterroriste, le général-major Robin Searby, organise le 26 octobre prochain au niveau de l'ambassade de Grande-Bretagne à Alger, une conférence de presse. C'est dire que le dossier sécuritaire tient une place prépondérante dans les relations entre l'Algérie et les Anglo-Saxons.