Béjaïa risque de vivre une grande pénurie en énergie électrique d'ici 2014 si l'on ne réalise pas à temps la très attendue centrale électrique de Beni Ksila. «Les oppositions, la fraude et les créances représentent les fléaux majeurs de la Société de distribution d'électricité et du gaz dans la wilaya de Béjaïa», a déclare M. Bouchareb Abedlaziz, le directeur de distribtion de Béjaïa, hier matin, lors d'une conférence de presse organisée à l'hôtel Zéphyr portant bilan d'activité durant l'exercice 2010. Il affirme en substance, en présence du wali et du président d'APW, qui l'ont félicité pour le travail réalisé et les efforts fournis, que les performances enregistrées par l'entreprise qu'il dirige sont en constante amélioration et visent, comme objectif à moyen terme, à rattraper le retard, notamment dans le domaine de l'alimentation en gaz naturel. En effet, si le taux d'électrification enregistre un taux appréciable de 98,7% à fin 2010, celui du gaz n'est qu'à 29% de raccordement à la même période, déclare avec beaucoup de regret le directeur de distribution d'énergie à Béjaïa, un sentiment partagé par le premier responsable de wilaya et le président de l'APW qui n'ont pas raté l'occasion de faire appel à la compréhension des opposants aux projets d'intérêt général. «La wilaya de Béjaïa est en tête des oppositions», a déclaré à cet effet le nouveau directeur de l'énergie et des mines «DEM», selon la dernière réunion tenue au ministère de l'Intérieur la semaine dernière. «Ce n'est surtout pas avec ces comportements qu'on pourra rattraper le retard en matière de développement qu'accuse notre wilaya», a répliqué le wali de Béjaïa en lançant un appel à la sensibilisation et à la compréhension en mettant en avant l'intérêt général de la population. Lors de cette conférence de presse, M. Bouchareb a révélé que le recouvrement des créances a connu une nette amélioration en 2010, comparativement à l'année 2009. Ces créances sont détenues par les privés, les industriels et autres clients ordinaires et par les administrations étatiques. Elles s'élevaient à 1036 MDA en 2010, dont 1 007 créances en énergie (800 MD détenus par des particuliers et 207 par l'administration) et 29 MDA en travaux (8 MDA chez des particuliers et 21 MDA pour l'administration). En matière de chiffre d'affaires, le conférencier a précisé qu'il était de 3 705 MDA dont 3429 en électricité et uniquement 275 MDA en gaz, soit une évolution de 3% par apport à 2009. En matière de délestage et autres coupures, le conférencier soulignera que le problème n'est pas totalement réglé et que la wilaya risque de le revivre durant les prochains mois pendant les pics de consommation, et ce même si des améliorations ont été enregistrées grâce à la politique de rénovation des réseaux de transport électriques mise en place par la société. A cet effet, poussant le bouchon à l'extrême, le conférencier, appuyé par le DEM, jette un véritable pavé dans la mare en déclarant que la wilaya de Béjaïa risque de connaître de sérieux problèmes en 2014 si la centrale de Beni Ksila n'est pas réalisée d'ici là. Par ailleurs, dans le volet investissements et plan d'exploitation tracé, M. Bouchareb s'est fixé comme date limite juin 2012 pour l'achèvement du premier plan quinquennal 2005/2009, très en retard pour diverses raisons tout en projetant, en se lançant un défi majeur, d'être au rendez-vous pour le deuxième plan quinquennal 2010/2014 sans les contraintes liées aux «oppositions» omniprésentes par des tiers au passage des ouvrages électriques et gaziers, difficultés d'acquisition de terrains devant servir d'assiette à la construction d'ouvrages énergétiques et infrastructures de base et autres lenteurs dans la délivrance des autorisations administratives.