Une première chaîne de télévision satellitaire privée a été lancée symboliquement en Algérie mardi dans le cadre d'une ouverture de l'audiovisuel au secteur non étatique, a annoncé son propriétaire, le quotidien Echorouk. Echorouk TV se contente pour l'instant d'afficher une simple mire car la diffusion d'émission dépend de l'adoption par le parlement du projet de loi d'ouverture de chaînes privées annoncé par le président Abdelaziz Bouteflika dans le cadre d'un programme de réformes.
«Dans un premier temps, la chaîne diffusera depuis Amman et Beyrouth où des locaux ont été prévus à cet effet», a précisé le patron du journal. Par la suite, dès que le paysage audiovisuel algérien sera ouvert au privé, la chaîne ouvrira des bureaux un peu partout en Algérie. «Le début officiel des programmes est prévu pour fin février, début mars prochains», a indiqué M. Fodil, mais en attendant, la chaine procédera à de nombreux essais techniques. «Nous diffuserons différents programmes tests», a-t-il dit, dont des documentaires et des forums du journal enregistrés. «Le projet d'Echorouk TV date de presque deux ans, depuis décembre 2009», a ajouté le patron de ce média. Plusieurs journaux algériens, dont les quotidiens francophones El-Watan, Liberté, L'Expression, arabophones Ennahar et El-Khabar ont aussi annoncé leur intention d'ouvrir une chaîne satellitaire. La semaine dernière, le ministre de la Communication Nacer Mehal avait déclaré n'avoir jusqu'à présent reçu aucune demande. «Il est inconcevable de déposer des dossiers alors que les conditions d'ouverture du champ audiovisuel ne sont pas encore réunies et que la loi sur l'information est toujours au niveau du Parlement», avait-il déclaré à la radio nationale algérienne Chaîne I. Le projet de loi est déjà passé par la commission juridique mais sa date d'adoption n'est toujours pas connue. Interrogé sur le coût du projet, M. Fodil s'est refusé au moindre chiffre. «On ne peut rien dire pour l'instant», a-t-il dit, précisant que «le seul et unique propriétaire et financier est Echorouk. Par la suite nous proposerons des parts à des sociétés ou des particuliers», a-t-il conclu. Pour l'heure le paysage audiovisuel algérien est occupé par cinq chaînes publiques, une terrestre et quatre satellitaires.