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Et maintenant ?
JOURNAUX MENACES DE SUSPENSION
Publié dans L'Expression le 18 - 08 - 2003

néron, c'est connu, avait mis le feu à Rome et tout le monde sait qu'il avait perdu la raison.
Et maintenant, qu'allez-vous faire? A l'heure où ces lignes sont écrites, bien malin qui dira quel sera le sort de la presse, mais ne croyez pas, messieurs les censeurs, que vous avez gagné la partie. Tout ce que vous aurez gagné, et l'Histoire le retiendra, c'est de vous ranger définitivement dans le camp des Pinochet, des Goebbels, des Néron, parce que vous venez de scier la branche sur laquelle vous êtes assis: celle de la démocratie, de la transparence, de l'Etat de droit, de la liberté d'expression, de la légitimité populaire tout simplement. Certes, les journaux seront suspendus pour un temps déterminé, un jour, un mois peut-être, voire jusqu'en avril, mais votre avenir politique, croyez-le, vous venez de lui creuser une tombe.
Là où vous irez, vos affaires vous rattraperont. Les malles bourrées d'euros et de dollars, les résidences d'Etat détournées, les biens immobiliers acquis dans des conditions plus que douteuses, tout cela vous reviendra à la figure. Vos manigances pour assujettir le parti majoritaire, vos plans machiavéliques pour dissoudre l'Assemblée nationale, vos efforts pour mettre à genoux l'élite du pays, vous resteront en travers de la gorge. Mais avant de mettre à exécution votre politique, vous voulez commencer par bâillonner la presse. Parce que vous voulez rester seuls pour voler et piller et vous empiffrer sans témoin, toute honte bue. En faisant main basse sur Sonatrach et les richesses du sous-sol algérien, vous voulez faire taire par tous les moyens les voix qui dénoncent à juste titre vos agissements.
Néron, c'est connu, avait mis le feu à Rome et tout le monde sait qu'il avait perdu la raison. Le régime impopulaire qui dirige l'Algérie depuis quatre ans se trouve dans le même cas. La perspective de ne plus décrocher un deuxième mandat a mis à nu sa véritable nature, celle d'une équipe qui n'a pas pris les commandes du navire Algérie pour servir le peuple, mais pour mettre en coupe réglée l'économie et les richesses du pays au bénéfice exclusif d'un clan. Envolées les promesses faites au peuple pour le retour à la dignité et à l'honneur (el àz wal karama). Volatilisés les projets de réforme de l'école, de la justice, de la famille, de l'économie.
Fondu comme neige au soleil l'appel à l'investissement, à la création d'emplois. Les échecs succèdent aux échecs. Toutes les rumeurs sur les vols, l'abus de biens sociaux, les rapines, les détournements, auxquels une partie de l'opinion ne voulait pas ajouter crédit, séduite qu'elle était par le son charmeur du président s'avèrent aujourd'hui dangereusement vraies. Et l'opinion estomaquée découvre que l'Algérie est devenue une véritable jungle.
Ce qu'elle ne devrait pas être malgré dix ans de terrorisme et d'assassinat, car malgré tous les malheurs qui se sont abattus sur elle, il y a encore des et des hommes debout, et c'est parce que vous fermez les yeux pour ne pas voir cette réalité qu'aujourd'hui vous vous affolez et mordez comme une bête blessée. Croire en outre comme vous le faites qu'il suffit d'afficher une sotte suffisance pour pouvoir puiser dans les caisses de l'Etat en toute impunité, c'est croire, comme dit l'adage, qu'on peut cacher le soleil ave amis. En fait, tout ce que vous faites se sait ou se saura. Lorsque Caen avait tué Abel, ne pensait-il pas que ce crime resterait impuni.
Mais outre sa propre conscience, c'est toute l'humanité qui est au courant de la vérité.
Oui, on vous le concède, la presse n'est pas omnisciente. Les enquêtes ne sont pas toujours bien menées et certaines informations ne sont pas vérifiées, mais votre réponse est disproportionnée. Avec tous leurs défauts, et il sont nombreux, les journaux algériens contribuent à tenir l'opinion informée et exercent un certain contrôle sur l'Exécutif. Elle le fait avec beaucoup de maladresses, certes, d'autant plus que ses moyens sont limités. La meilleure réponse à faire à ce qui se publie est d'apporter des démentis fondés à ce qui s'écrit. Mais en décidant de frapper, vous démontrez au contraire que vous n'avez pas d'argument valable à faire valoir et que tout ce qui vous intéresse, c'est d'étouffer les affaires. Ce faisant, vous versez de l'eau au moulin de vos détracteurs.
Rien ne sera plus jamais comme avant. Les journaux reparaîtront, mais vous, vous avez déjà perdu la face.


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