Emotion et dignité juvéniles devant l'épigraphe de la prison Serkadji à la vue de la longue liste des noms de nos glorieux Chouhada. Le 1er novembre dernier a été une aubaine pour sceller un jumelage des communes de la Casbah et de Makouda liées par l'histoire du chahid Louni Arezki, natif de Makouda. Une journée thématique a été organisée par l'Association des amis de la Rampe Louni Arezki accueillant des citoyens de Makouda, accompagnés de leur président d'APC. Le moment le plus déchirant a été la visite au musée de l'Armée où à la vue de la macabre guillotine, l'ensemble de la délégation révulsée a ressenti un choc. Pour la fixation de l'instant d'horreur dans la pensée du souvenir, le jeune lycéen Anys Mezzaour a donné lecture d'une dédicace transcrite par l'association à la mémoire de ceux qui par leur héroïsme ont humilié devant le monde entier une ignominieuse secte colonialiste d'ensauvagement païen à l'ère du XXe siècle. Avec une intonation saccadée par l'émotion, il a attendri toute l'assistance dans un profond recueillement À cela, a succédé un acte de mémoire d'une symbolique très forte lorsque deux jeunes lycéennes essaimèrent avec des gestes de tendresse des roses sur la lugubre guillotine. Un tonnerre d'applaudissements a ponctué une cérémonie perlée de larmes collectives et de sanglots stoïquement contenus. Inoubliable, chaleureuse, émouvante et surtout rassembleuse fut cette rencontre perceptiblement rajeunie avec les écoliers et lycéens présents en nombre et qui a ainsi concrétisé dans la pratique des faits, un processus de rapprochement et de consolidation de liens d'une Histoire commune entre deux régions du pays. Dans cette perspective, des projets complémentaires seront prochainement réalisés prioritairement la maison natale du chahid Louni Arezki qui sera érigée en mémorial, un film documentaire déjà ébauché sur le parcours de résistance du héros et un livre qui retracera les liens d'Histoire commune de deux villes algériennes, la Casbah d'Alger et Makouda de Kabylie. C'est aussi affirmer que dans toute l'étendue de l'Algérie, des similitudes de destinée commune pendant la guerre de Libération sont nombreuses et que des initiatives d'un travail de mémoire pourraient constituer un trait d'union en direction de la jeunesse pour être assumées et léguées par celle-ci aux générations suivantes pour les perpétuer. A cet égard, l'exemple du parcours du héros national Amar Ali, dit Ali la Pointe est révélateur, car né à Miliana pour être à la pointe de la guérilla urbaine à Alger et mourir glorieusement à la Casbah. Par ailleurs, nous venons d'apprendre par des témoignages concordants de citoyens que ce héros a fréquemment séjourné dans la clandestinité à Makouda chez Louni Arezki son inséparable ami et compagnon d'armes. A ce souvenir, le frère puîné du chahid Ali la Pointe, Amar Mohamed malade, et qui n'a pu faire le déplacement à Alger, a dépêché son fils Abderezak de Miliana pour le représenter à l'événement et participer à l'accueil de la délégation de Makouda.