Les prix du pétrole ont ouvert sur une hausse prudente vendredi à New York dans un marché rendu toujours plus anxieux par la crise européenne, mais tiré par les bonnes performances de l'économie américaine, qui semble partie pour réaliser une bonne fin d'année. Vers 14H20 GMT, le baril de «light sweet crude» pour livraison en décembre gagnait 50 cents par rapport à la veille, à 99,32 dollars sur le New York Mercantile Exchange. Après avoir terminé jeudi sous les 100 dollars, atteints mercredi, le brut flirtait à nouveau avec ce seuil symbolique. Les cours «tournent autour de ce niveau comme une abeille autour d'un pot de miel», a observé Matt Smith, de Summit Energy (groupe Schneider Electric). «Le yo-yo continue, et pour l'instant il est à la hausse.» «Quand on arrête de se focaliser sur la crise de la dette européenne, on s'aperçoit (...) que la situation économique américaine est positive ce qui apporte du soutien aux prix», a noté M. Smith. Parmi les bons indicateurs récemment publiés: les chiffres des inscriptions au chômage ont enregistré une nouvelle baisse aux Etats-Unis entre le 6 et le 12 novembre, pour la troisième semaine de suite, tombant à leur plus bas niveau depuis avril, selon des chiffres publiés jeudi. «La crainte d'un krach européen fait beaucoup d'ombre au fait qu'aux Etats-Unis, notre économie commence à redémarrer», a déploré Phil Flynn, de PFG Best Research. Symbole de cette inquiétude croissante pour l'Europe, les marchés obligataires ont accentué jeudi leur pression sur l'Espagne, lui imposant un taux record pour se financer, à trois jours d'élections où le principal parti d'opposition devrait prendre le pouvoir. Le taux d'intérêt imposé jeudi à Madrid pour emprunter 3,563 milliards d'euros lors d'une émission d'obligations à dix ans, a grimpé en moyenne près du seuil des 7%, considéré comme insoutenable par les analystes, et qui avait ouvert pour la Grèce, l'Irlande et le Portugal la voie à une demande d'aide financière extérieure. «Le manque de confiance en l'Europe pousse les acheteurs de dette de la zone euro à exiger des taux plus forts», a confirmé M. Flynn. Observant que l'Europe consomme 16% de la production mondiale de pétrole, soit 40% de plus que la Chine, Commerzbank a averti: «si l'Europe devait glisser dans une grave dépression en raison de la crise de la dette, cela aurait des conséquences très négatives pour la demande de pétrole».