Les cours se sont propulsés à leur plus haut niveau depuis deux ans à Londres. Les attentes du ministre de l'Energie et des Mines seront-elles comblées? «Le niveau actuel est meilleur que lorsqu'il était à 40 et 50 dollars, mais ce serait meilleur et raisonnable s'il était à 90..., voire 100 dollars le baril», avait indiqué Youcef Yousfi, en marge d'une conférence de presse qu'il avait tenue au siège de son département, à l'occasion des 50 ans de la création de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole. Le marché pétrolier semble vouloir répondre à cette perspective. Jeudi en fin d'échanges européens portés par une demande mondiale qui se présente sous les meilleurs auspices et un dollar toujours mal en point par rapport à l'euro, les cours du pétrole se sont propulsés à leur plus haut niveau depuis deux ans à Londres. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison, en janvier, s'est échangé à 89,55 dollars sur l'Inter Continental Exchange de Londres après avoir dépassé les à 89,81 dollars, un niveau jamais revu depuis le début du mois d'octobre 2008. Soit un gain de 68 cents par rapport à la clôture de mercredi. De son côté, le baril de «Light Sweet Crude» pour livraison en janvier entamait une percée notoire à 87,07 dollars, après avoir atteint 87,37 dollars. Un plus haut niveau depuis le 12 novembre. Vendredi, les prix du pétrole accentuaient leur pression en fin d'échanges européens. Après avoir ouvert en baisse à New York, dans un marché toujours aiguillonné par une devise américaine faible et une vague de froid en Europe, les cours de l'or noir sont repartis à la hausse malgré des chiffres pessimistes de l'économie américaine. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier, s'est échangé à 91,22 dollars sur l'Inter Continental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 53 cents par rapport à la clôture de jeudi. Il est monté en séance jusqu'à 91,44 dollars, un niveau plus vu depuis début octobre 2008. A la même heure, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «Light Sweet Crude» était proposé à 88,49 dollars, après avoir terminé la veille à son plus fort niveau de clôture en deux ans. Les cours du baril avaient pourtant marqué le pas à l'ouverture du marché new-yorkais, après la publication du rapport mensuel du département américain du Travail. 39.000 emplois en novembre. Quatre fois moins que le mois d'octobre. Le taux de chômage est remonté à 9,8%, son plus haut niveau depuis avril. Ces indicateurs auraient dû déprimer les cours de l'or noir. Le marché en a décidé autrement. La vague de froid qui sévit en Europe devrait probablement doper la demande. «Les prix ont bondi alors que la vague de froid (dans l'hémisphère Nord) continue de stimuler nettement la demande, c'est particulièrement vrai en Europe», a fait remarquer l'analyste de Westhouse Securities, David Hart. La faiblesse du dollar fera le reste.