Les deux frères ennemis Pays-Bas et l'Allemagne, demi-finalistes du dernier Mondial, vont ajouter une ligne de plus dans leur longue histoire commune puisque le tirage au sort de l'Euro-2012 vendredi à Kiev les a placés dans le «groupe de la mort» avec le Portugal et le Danemark. Particulièrement relevée, la poule B mettra donc aux prises trois ex-champions d'Europe qui pèsent cinq titres continentaux, et un finaliste malheureux, la Seleçcao de 2004. La Mannschaft et les Oranje s'affronteront lors d'un 2e match qui devrait sentir aussi bon la poudre en tribune que sur la pelouse, avec les duels entre Sneijder, Robben et Van Persie d'un côté, Schweinsteiger, Müller et Özil de l'autre. Pour la petite histoire, le dernier affrontement fume encore puisque l'Allemagne, impressionnante pour décrocher son sésame avec dix victoires en dix matches, vient de réduire en cendres les Pays-Bas (3-0) au début de l'automne. Déjà présent dans le «groupe de la mort» lors du Mondial en Afrique du Sud, le Portugal de Cristiano Ronaldo, qualifié seulement à l'issue des barrages, va devoir hausser son niveau de jeu s'il veut atteindre les quarts de finale de l'Euro (8 juin-1er juillet). Quant au Danemark de Bendtner, opposé en ouverture aux Pays-Bas, il ne doit sûrement pas fanfaronner vendredi soir avec un sort qui ne l'a pas ménagé. Tenant du titre, l'Espagne commencera fort dans le groupe C avec l'Italie en entrée, mais elle devrait avoir le temps ensuite de la digérer contre l'Eire et la Croatie. En 2008, sur la route de son premier titre depuis 1964, la Roja avait eu toute les peines du monde à éliminer la Squadra Azzurra aux tirs au but (0-0 a.p.). Cet été, l'Italie a pris sa revanche en amical (2-1) car les Espagnols, grandissimes favoris avec les Pays-Bas, n'ont pas souvent été rassurants dans leurs derniers matches amicaux face à des adversaires de prestige alors qu'ils ont accompli un parcours sans faute en qualifications face aux sans grade avec huit victoires. Sélectionneur de l'Irlande, Giovanni Trapattoni aura donc l'insigne honneur d'affronter son pays de naissance lors de son 3e match. Dans le groupe A, sûrement le moins relevé, le premier pays-hôte polonais ouvrira le bal face à la Grèce le 8 juin lors du match inaugural, avec la possibilité ensuite d'entrevoir la qualification face à la Russie et la République tchèque. L'Ukraine, le deuxième pays-hôte, a eu moins de chance puisque elle devra se défaire de la Suède, de la France et de l'Angleterre dans la poule D. Tremblants de peur dans le 4e chapeau avant le tirage au sort, les Français, qui étaient allés humilier l'Ukraine à Donetsk en juin (4-1) huit mois après avoir dominé les Trois Lions à Wembley (2-1), peuvent s'estimer heureux. Privée de Rooney au 1er tour, l'Angleterre aura, elle, fort à faire car la Suède lui a aussi joué de bien vilains tours dans le passé. Le France-Angleterre du 11 juin vaudra de l'or pour les deux équipes qui partent sans réelles certitudes, et rappellera celui du 1er tour de l'Euro-2004 que les Bleus avaient retourné dans le temps additionnel grâce à Zidane. C'est d'ailleurs le Ballon d'or 1998 qui s'est une nouvelle fois joué des Anglais en sortant leur nom du chapeau.