Une belle occasion pour faire la fête tous ensemble Le pauvre et le riche se retrouvent côte à côte pour célébrer une journée où les nantis aident les plus démunis. La célébration de l'Achoura se caractérise dans l'ensemble des villages kabyles par timechrat. Saisissant cette occasion religieuse, les familles se solidarisent en sacrifiant des boeufs. La cotisation n'est pas fixée. Elle est laissée libre pour permettre à l'ensemble de la population de participer et de bénéficier équitablement de la viande qui sera répartie par foyer. L'objectif bien sûr n'est pas «digestif» mais se veut comme un moyen d'affermir les liens, de passer l'éponge sur les conflits. A ce sujet justement, l'opération est toujours prônée par «thajmaath» qui oblige chaque responsable de famille à participer aux préparatifs qui durent depuis des mois. Le pauvre et le riche se retrouvent côte à côte pour célébrer une journée où les plus aisés aident les plus démunis. A Halouane, Slim, Ath Yaala, Ahnif et partout dans ces hameaux accrochés aux flancs du Djurdjura, la journée d'aujourd'hui sera célébrée dans la solidarité, l'entraide et le pardon. Depuis Ath Medour, Ath Yaâla jusqu'à Ath Laksar en passant par Ath Mansour, en plus du sacrifice des taureaux, les organisateurs prévoient aussi un couscous collectif. Les frais seront bien sûr, à la charge de la collectivité. Chacun participera selon ses moyens. Avant cela et tôt le matin, le café au lait et «asfandj» seront offerts aux croyants qui se rendront à la mosquée du village mais aussi à ceux qui sortiront le matin pour une quelconque raison. Entre les prières du dohr et d'el Asr, c'est le nettoyage du cimetière et le recueillement. Cette célébration collective n'empêchera pas d'autres fêtes plus intimes. A l'occasion de l'Achoura, certaines familles préparent des repas traditionnels et les partagent avec les voisins. Dans la partie arabophone de la wilaya, l'heure sera au «baghrir» au «khfef»... en ville où les traditions tendent à disparaître, la journée est utilisée pour essayer de garder un lien avec le passé. Entre le couscous et la rechta, le choix est vite fait. C'est le plat le plus facile à préparer qui est préféré. Pour garnir le repas, le poulet déplumé à la main est le plus prisé. C'est l'occasion aussi pour consommer la viande salée et séchée à l'occasion de l'Aïd El Adha qui vient d'être fêté. Pour donner à cette journée son sens, les voisins s'échangeront les repas.