tout laisse croire que ceux qui tirent les ficelles sont en train de jouer avec le feu La scène nationale s'est dangereusement emballée, comme un véhicule fou dont le conducteur aurait tout bonnement perdu la direction. Les échanges auxquels on assiste semblent échapper à tout contrôle, et bien malin celui qui dira quelle en sera le dénouement. En tout cas, tout laisse croire que ceux qui tirent les ficelles sont en train de jouer avec le feu. On suspend les journaux en mettant des centaines de familles au chômage. On interpelle les journalistes en suspendant au-dessus de leur tête l'épée de Damoclès de l'incarcération. Tout cela est-il improvisé, fait dans le désordre, ou bien y a t-il un scénario écrit, un metteur en scène, un casting, une distribution des rôles, des acteurs rompus à l'art de camper des rôles, de simuler, de débiter des tirades, de faire des cascades, voire de donner et de recevoir des coups? Le décor qui est planté devant nous, donne des sueurs froides y compris aux observateurs non concernés directement par les événements. Tout simplement, c'est l'Etat de droit qui semble avoir déserté les lieux. Et pourtant, ce décor de théâtre antique, avec ses arènes, ses fauves qui montrent leurs crocs, ses gladiateurs qui s'affrontent jusqu'au péril de leur vie, ses spectateurs impitoyables qui pointent le doigt vers le bas en criant: A mort! est un décor de tragédie certes, mais gare! pour les apprentis sorciers qui jouent avec le feu en se revêtant du costume de dramaturge, il pourra rapidement se transformer pour eux en farce! La politique est l'art du possible et ma foi, à l'impossible nul n'est tenu. Quand elle est mise en oeuvre par des hommes et des convaincus de la noblesse de leur mission, en d'autres termes, quand ils agissent dans l'intérêt général, il n'est point besoin pour eux de recourir à des méthodes répréhensibles pour faire passer leur message. Sinon, quand on les voit s'agiter, ruer dans tous les sens, trafiquer et traficoter pour essayer de faire passer auprès de l'opinion les vessies pour des lanternes, c'est qu'ils ont des choses à se reprocher. Les citoyens dans leurs chaumières ne décodent pas autrement ce qui est en train de se dérouler sous nos yeux ahuris! Ceux qui sont en train de tourner ce mauvais film ne sont pas des enfants de choeur, cela on le constate, mais ils n'ont aucun scénario crédible. On les voit courir dans toutes les directions, un seau à la main, pour tenter d'éteindre un feu qu'ils ont eux-mêmes allumé. Il y a trop d'improvisation, trop de gesticulations. Il n'y a aucune harmonie et aucune coordination dans ce qu'ils font. Pour tout dire, c'est du n'importe quoi, et c'est ça qui les rend pitoyables! On dit que gouverner c'est prévoir, mais on est au regret de remarquer que ces gens-là font tout de travers et que nous serons peut-être obligé de supporter leur comportement absurde, pendant longtemps encore.