Pour la première fois, 54 Sahraouis venus des territoires occupés ont pris part à ce congrès Des députés européens exigeront de l'UE d'assumer sa responsabilité envers le Sahara Occidental et changer de conduite envers le Maroc. Même de l'autre côté de la Méditerranée, le peuple du Sahara occidental compte des amis et des organismes non gouvernementaux fort déterminés à le soutenir dans sa longue marche pour le recouvrement de ses droits. Ces derniers ont fait preuve de leur amour et leur soutien pour la cause sahraouie. Défiant terroristes et criminels de tout bord, des humanitaires et représentants de la société civile européenne, déçus par la position officielle de leur pays, se sont dépêchés pour se mettre au côté du peuple sahraoui, à l'occasion de son 13e congrès. Et pour la 1re fois, 54 Sahraouis venus des territoires occupés ont pris part à ce congrès, honoré par 50 délégations et représentants de la société civile venus des quatre coins de la planète, déclarait, satisfait, lors d'une conférence de presse, le porte-parole du congrès, Sidi Mohamed Omar, à Tifariti où se tenait depuis 4 jours le 13e congrès du Polisario. S'exprimant lors de la quatrième journée du Congrès, la nuit de dimanche dernier à la salle des congressistes, Willy Meyer, membre de la gauche unifiée et vice-président de la Commission des Affaires étrangères du Parlement européen, a appelé, à partir de Tifariti, l'Union européenne à assumer ses responsabilités envers la décolonisation du Sahara occidental. Critique à haut débit de la conduite de l'Union européenne, qui de tout temps s'est allié des régimes, ne respectant pas les droits de l'homme et le droit des peuples à leur autodétermination. Le partenariat et le soutien indéfectible de l'Europe, a expliqué le député européen, au gouvernement israélien dans sa politique répressive contre les Palestiniens, ou encore moins du régime de Hosni Moubarak en Egypte en est une preuve. «Il est temps pour que l'Union européenne soit à la hauteur de ses missions fondamentales. L'Union européenne devrait porter toutes les responsabilités et jouer un rôle plus proactif vers la décolonisation du Sahara occidental», a soutenu Willy Meyer, qui a été refoulé de l'aéroport de Laâyoune, capitale du Sahara Occidental occupée par le Maroc, en raison de ses positions en faveur du peuple sahraoui, selon les autorités locales. Abordant la violation des droits de l'homme dans le Sahara occidental, le député européen a fait savoir qu'il a subi, le 31 octobre dernier lors de sa visite dans les territoires sahraouis occupés, un harcèlement par les forces d'occupation marocaine. S'agissant de la bataille des coulisses et ouverte au sein du parlement européen, le député a souligné que les partenaires du Maroc se sont opposés farouchement et ouvertement en faveur des Marocains. Par ailleurs, il a promis au nom de son parti au parlement espagnol qu'il travaillerait désormais dur pour contraindre son gouvernement à se mettre au côté de l'égalité internationale pour accompagner le peuple sahraouis dans son processus de décolonisation. Et d'ajouter, satisfait, que le refus du renouvellement de l'accord de pêche entre l'Union européenne et le Maroc est une victoire diplomatique pour les Sahraoui, d'une part, et de l'autre un échec pour le Maroc et ses partenaires européen, alliés des dictatures et des régimes répressifs. De son côté, Felipe Briones, responsable de l'Association internationale des juristes pour le Sahara Occidental, a manifesté son regret de voir encore la question de la décolonisation du Sahara Occidental encore posée, 20 ans après le cessez-le- feu, alors que le Maroc fait fi complètement des résolutions de l'instance onusienne. «La non-résolution de la question sahraouie remet en cause les textes fondamentaux des Nations Unies», a précisé le procureur, ajoutant qu'il est également de la responsabilité du gouvernement et de l'Etat espagnol d'agir et de peser de tout leur poids auprès du Maroc et de l'Union européenne pour achever le processus de décolonisation du Sahara occidental, dernière colonie d'Afrique. «L'Espagne est responsable historiquement, moralement et politiquement devant les Sahraouis. Ils doivent finir ce qu'ils auraient dû faire il y a déjà 36 ans», a conclu Felipe Briones, souhaitant néanmoins que le nouveau gouvernement espagnol sera en mesure de rectifier le tir.