Chaque année, l'Etat consacre une bagatelle de 300 milliards de dinars pour subventionner les produits de large consommation. Le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, a estimé qu'il faut maintenir les subventions des produits de large consommation. «C'est une volonté de protéger le revenu du consommateur et participer à la politique nutritionnelle des pouvoirs publics», a déclaré hier M Benaïssa qui s'exprimait lors de l'émission Invité de la rédaction diffusée sur les ondes de la Radio nationale Chaîne III. Chaque année, l'Etat consacre une bagatelle de 300 milliards de dinars pour subventionner les produits de large consommation tels que le pain, le lait et, dernièrement en partie, le sucre et l'huile. «Faudrait-il mieux gérer ces subventions, Je pense que oui, d'ailleurs, plusieurs mesures ont été prises, et d'autres sont en cours, pour mieux gérer ces subventions», a ajouté le ministre de l'Agriculture. A la question de savoir comment feront les pouvoirs publics si demain les prix de pétrole devaient chuter: «C'est une question de solidarité et de volonté d'assurer une ration alimentaire pour l'ensemble de la population. C'est une question de fond. Parce que quand l'Algérie a élaboré sa politique nutritionnelle, elle a décidé de faire du lait un produit de large consommation», a estimé le ministre. En fin observateur du monde agricole, il a tenté de répondre à toutes questions relatives à son secteur. M.Benaïssa a rappellé par ailleurs que son département ne gère pas ces subventions. «Ce que gère le ministère de l'Agriculture, ce sont les subventions au lait et aux blés. Entre 160 et 170 milliards seront déboursés pour l'année 2011, dont 110 à 120 milliards de dinars pour le blé, le reste pour le lait», a-t-il indiqué. Selon lui «c'est une décision souveraine» avant de poursuivre: «Nous pensons que la protéine la moins chère est dans le lait et il faudrait qu'elle soit disponible à des prix abordables au niveau de toutes les contrées du pays, donc c'est un choix qui a été fait», a souligné le Dr Benaïssa. Le rapport de la commission parlementaire est important en ce sens. S'agissant d'une meilleure gestion des subventions avec toutes les mesures qui ont été prises à cet effet, le ministre est revenu sur l'une des recommandations du rapport de la commission d'enquête parlementaire. «Il faut que l'ensemble des partenaires partagent ces questions. Au ministère de l'Agriculture, nous avons ouvert les espaces interprofessionnels et ils ont comme thème cette question au même titre qu'au niveau de la Chambre d'agriculture et de la mutualité agricole...», a-t-il soutenu. Au vu de la crise qui secoue l'Europe et le Canada, il y a en effet un risque d'y avoir un impact sur l'Algérie. Le ministre aborde aussi la question avec un réalisme terrible. Pour lui, «il y a tout d'abord la prise de conscience que cette crise est structurelle et mondiale, que nous n'avons vécu que ses premiers effets et nous en aurons encore plus pour les prochaines années d'après les analystes et les experts». La politique de renouveau agricole et rural, de l'avis de M.Benaïssa, est là pour tenter de répondre à toutes ces questions à travers le renforcement de notre système de régulation, qui passe par une série de décisions. Quant la politique de subventions qui est considérée comme un moyen d'acheter la paix sociale: «Nous sommes une nation jeune qui est en train de se construire et cette construction doit être accompagnée. Et s'il y a la paix sociale, je pense que c'est tout le monde qui en profite. Nous travaillons tous pour qu'il y ait de la paix sociale», s'est tenu de commenter M.Benaïssa.