L'année 2011 clôturera avec 188,8 milliards de dollars de réserves Dette, PIB et réserves de change sont des indicateurs qui ne poseront pas de problème en 2012. Au-delà, c'est l'incertitude. Les estimations du FMI prévoient une évolution favorable des réserves de change de l'Algérie qui clôturerait ainsi l'année 2011 avec 188,8 milliards de dollars. Les projections de 2012 sont encore plus optimistes avec des prévisions de 210,8 milliards de dollars. Mais l'optimisme ne doit pas prendre le pas sur la prudence. Un gonflement des dépenses d'importation et une régression des recettes des hydrocarbures pourraient mettre à mal cette évolution. Une délégation du FMI s'était rendue en Algérie en novembre dernier et ses conclusions seront examinées en janvier prochain par son conseil d'administration, selon l'agence de presse nationale. La délégation avait déjà soutenu que si les perspectives à moyen terme restent favorables grâce au train de réformes mené actuellement, elles sont néanmoins soumises à certains risques dont celui de la détérioration de l'environnement économique international. Les autorités algériennes ne perdent pas de vue ces vulnérabilités et appellent depuis des années à une réorientation du modèle économique pour entrer dans le cycle après-pétrole. Une des mesures confirmant la tendance à la réduction des vulnérabilités est celle ayant conduit à la réduction de la dette extérieure. Elle représente 2% du PIB en 2011 et devra reculer encore à 1,7% en 2012. L'Algérie est le pays le moins endetté des 20 nations d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient dont la moyenne de la dette est de 25,5% du PIB, selon le FMI. Cette institution relève que le Produit intérieur brut (PIB) (ensemble des richesses produites) est estimé à 183,4 milliards de dollars en 2011 et sera de 188,6 milliards de dollars en 2012 contre 157,8 milliards de dollars en 2010. Tous ces indicateurs font dire au FMI et également à la Banque mondiale que la stabilité macroéconomique de l'Algérie sera maintenue. Sans oublier de mentionner qu'il est plus que temps de passer à la diversification de l'économie pour assurer une croissance durable et équilibrée. Cette prudence est un principe que met en pratique le FMI lorsqu'il a révisé à la baisse, au cours de l'année, ses prévisions mondiales de croissance dont celle de l'Algérie pour laquelle il prévoit une croissance du PIB de 2,9% en 2011 contre une prévision de 3,6% faite en avril dernier et de 3,3% en 2012. Le Fonds craint un impact du net ralentissement de l'activité en Europe et aux Etats-Unis sur le pays, car la demande de pétrole pourrait subir une contraction pouvant entraîner une baisse durable des cours du pétrole. Lorsque l'économie prend froid, c'est le front social qui tousse. Pour l'instant, le FMI a accordé un satisfecit pour la lutte contre le chômage dont le taux connaît des baisses consécutives passant de 10% en 2010 à 9,8% en 2011 et à 9,5% en 2012. Avec un bémol cependant: le chômage des jeunes dépasse ce taux. Et ils risquent de redescendre dans la rue, ce qui est très mauvais pour l'image du gouvernement à la veille des élections. Le fait de débloquer 13 milliards de dollars en aides sociales en 2011 ne règle pas tous les problèmes. La Banque mondiale a déjà prévenu que le solde budgétaire sera négatif en le situant à -5% du PIB en 2011. L'Algérie dépense-t-elle plus qu'elle n'en gagne? Le gouvernement préfère mettre en avant les avoirs du Fonds de régulation des recettes pour dire que la situation financière reste florissante. Tout comme sur la relative maîtrise de l'inflation que le FMI qualifie de modérée en la situant à 3,9% en 2011. Les institutions de Bretton Woods continueront à garder leurs liens avec l'Algérie où un plan d'ajustement a été appliqué dans les années 1990. La Banque mondiale a même mis en place en février dernier un Cadre de partenariat stratégique sur la période 2011-2014 dans l'objectif de diversifier l'économie et stimuler la création d'emplois. D'autres plans similaires ont déjà été appliqués. Actuellement, il s'articule autour du renforcement de la croissance par la diversification de l'économie, la promotion d'un développement durable et la réduction des disparités territoriales et le renforcement des institutions de planification économique, de suivi et d'évaluation et de décision.