L'activité a repris dans les mines de phosphate de Mdhilla, dans le sud-ouest de la Tunisie, après un arrêt de plus d'un mois en raison de protestations sociales, a déclaré la direction mercredi. Mais la Compagnie des Phosphate de Gafsa (CPG) peine encore à faire redémarrer le travail dans les autres sites de ce basin minier du gouvernorat du Gafsa, qui fait de la Tunisie l'un des quatre premiers exportateurs de phosphate dans le monde, a-t-on ajouté de même source. «L'activité a repris depuis mardi soir dans les mines de Mdhilla ainsi que dans l'usine de lavage dans cette localité après la levée de sit-in,» a déclaré Taieb Yahyaoui, directeur central de la production à la CPG. Le sit-in et d'autres protestations sociales émaillés de violences ont éclaté le 23 novembre après l'annonce de résultats d'un concours de recrutement à la CPG, principal employeur dans cette région défavorisée et traditionnellement frondeuse. Les protestataires réclamaient notamment l'annulation du concours qu'ils estimaient teinté de népotisme et de corruption. Les mines de Mdhilla représente 25% de la production de phosphate de Tunisie qui a totalisé 6.5 millions de tonnes en 2010. «Les mines de Redeyf sont encore à l'arrêt alors que l'activité minière à Oum Larayes et Metlaoui a repris partiellement. Cette reprise est due à l'intervention de personnalités de la société civile de la région,» a expliqué Yahyaoui. La multiplication des troubles sociaux dans la région de Gafsa a paralysé plusieurs mois l'activité minière dans la région et les unités chimiques dans trois autres villes du pays, qui transforment les phosphates en minerais, en majorité exportés. La CPG et sa maison mère le Groupe Chimique Tunisien (GCT) ont perdu près de 800 million de dinars (environ 450 millions d'euros) en 2011 avec la chute de la production de près de 60%.