Au moins un Tibétain s'est immolé par le feu vendredi après-midi près du monastère de Kirti (province du Sichuan, sud-ouest), haut-lieu de la résistance tibétaine, ont annoncé des organisations de défense des droits de l'homme au Tibet. Cette immolation, la 13e en moins d'un an, a eu lieu dans la région d'Aba de la province chinoise du Sichuan, théâtre de flambées de violences depuis qu'un jeune moine s'est immolé par le feu en mars 2011, ont rappelé les organisations Free Tibet et Campagne internationale pour le Tibet (CIT). Selon Free Tibet, basé à Londres, des témoins ont vu un homme --apparemment un laïc-- se mettre le feu près du monastère en appelant au retour d'exil du dalaï lama, le chef spirituel des bouddhistes tibétains. Des membres des forces de sécurité chinoises ont éteint les flammes et ont emmené l'homme, dont on ignore en conséquence l'état de santé. Toujours selon les témoins cités par Free Tibet, une autre personne est morte en s'immolant par le feu à proximité, à peu près à la même heure. Une porte-parole de CIT, Kate Saunders, a confirmé qu'au moins une personne s'est immolée par le feu dans la région d'Aba, mais ne pas être sûre qu'une autre immolation avait eu lieu. «Il faut s'attendre à ce que de tels actes de protestation continuent à se produire aussi longtemps que les dirigeants dans le monde détourneront le regard sur la situation désespérée au Tibet», a prédit dans un communiqué la responsable de Free Tibet, Stephanie Brigden. Ni l'hôpital, ni les autorités locales, ni le monastère de Kirti n'ont voulu commenter les informations des ONG. Depuis le suicide par le feu en mars d'un jeune bonze du monastère de Kirti, dix moines et nonnes bouddhistes ont suivi son exemple, dont au moins sept sont décédés. Selon les ONG, les récents suicides publics des moines illustrent le désespoir face à la répression religieuse et culturelle menée par Pékin dans les régions tibétaines. Pékin affirme de son côté que la liberté religieuse est assurée.