Afin de transmettre aux générations à venir les traditions ancestrales et préserver notre patrimoine si précieux, Mme Daroui Chemama artiste à sa manière, veille à revaloriser les costumes algériens avec une touche très personnelle à travers la collection qu ́elle expose à l ́hôtel Sofitel (Alger) et qui durera jusqu ́au 29 du mois en cours. «J ́ai appris le métier de la couture en France et fait mes débuts dans un petit atelier de confection de prêt-à-porter», nous apprend toute fière Mme Daroui. L ́artiste, originaire des Aurès a été depuis son jeune âge une passionnée des couleurs et des costumes chaouis, symbole de la beauté de la femme algérienne, selon elle. «Je conçois le costume chaoui: je reconstitue l ́original puis je fais par la suite de la création. Cela m ́a poussée à faire un travail de recherche sur ces costumes que portaient nos arrières grands-mères», nous confie l ́artiste. En effet, la beauté des costumes exposés, finement brodés, reflète un travail de longue haleine qui mérite vraiment un grand encouragement. «J ́ai modernisé un peu ces costumes car la femme algérienne a changé de nos jours. Ces costumes sont faits de zig-zag, de rubans et de broderie berbère. Je suis ravie que des étrangers s ́intéressent à nos costumes traditionnels», nous déclare Mme Daroui. Cette artiste talentueuse a déjà participé à plusieurs expositions organisées à travers tout le territoire national ainsi qu ́à des défilés de mode. Des prix et des diplômes honorifiques lui ont même été décernés, en Algérie et en France. «Je pense qu ́un artiste encouragé et qui travaille dans de meilleures conditions pourrait réaliser des chefs-d ́oeuvre si on lui donne un peu plus de considération dans notre société. J ́étais locataire à la maison de l ́artisanat (centre de Tizi Ouzou) depuis 16 ans (mai 87) et je formais des jeunes filles jusqu ́au jour où le directeur de la maison de l ́artisanat (Tizi Ouzou) m ́a expulsée pour placer une autre personne dans mon local. Depuis, j ́ai interpellé toutes les instances, en l ́occurrence l ́APC, la wilaya, le ministère de la PME et de l ́Artisanat... Mais, toutes mes démarches sont restées vaines. A travers cet ultime cri de détresse, j ́espère trouver un écho favorable auprès des autorités concernées», conclut notre interlocutrice, désespérée.