Le déficit commercial du Maroc a enregistré en 2011 un bond de 25% à un montant record de 185,7 milliards de dirhams (16,8 mds d'euros), poussé par la hausse des prix de l'énergie et des matières premières agricoles, indique l'Office des changes dans son rapport annuel préliminaire. Bien qu'en progression par rapport à 2010, les recettes du tourisme (+4,3% à 58,8 mds de DH, soit 5,35 mds euros) et les tranferts (+7,3% à 58,4 mds DH, soit 5,3 mds euros) ne parviennent pas à combler le déficit de la balance commerciale. A elle seule, la facture énergétique a bondi de 32,7% par rapport à 2010, à 91 mds de DH (8,3 mds euros), soit le quart des importations du royaume (354,8 mds DH) de l'an dernier. Malgré une bonne année pour l'agriculture, les achats de blé et de sucre ont pratiquement été multipliés par deux. Au total, les importations ont augmenté de 19,1% d'une année à l'autre. Les exportations ont tant bien que mal maintenu le cap. D'une valeur de 169,2 mds DH (15,3 mds euros), elles ont augmenté de 13% par rapport à 2010. Les seuls phosphates et leurs dérivés, soit près du tiers des ventes du Maroc à l'étranger, ont bondi de 31,8%. Les exportations d'agrumes, de légumes et de tomates ont toutes baissé par rapport à 2010. Le rééquilibrage des comptes publics et la situation sociale dans ce pays d'environ 33 millions d'habitants constituent les priorités du nouveau gouvernement d'Abdelillah Benkirane, chef du parti islamiste Justice et Développement (PJD) qui doit présenter jeudi au parlement le programme de sa nouvelle équipe. Ce programme prévoit notamment une croissance de 5,5%, la réduction du chômage endémique qui touche surtout les jeunes, la lutte contre la corruption et l'abaissement du taux d'analphabétisme à 20% (contre 30% actuellement).