Une dizaine d'effondrements, plusieurs affaissements de terrain et infiltrations des eaux dans des habitations, tels ont été les derniers événements provoqués par la nature qui s'est mise en furie durant ces dernières 48 heures, causant au moins une dizaine d'écroulements partiels dont la plupart des cas ont été enregistrés durant les deux derniers jours. Ces effondrements, qui n'ont tout de même occasionné aucun dégât humain, ont tous eu lieu à Gambetta, Gdyel, Mers El Hadjadj et Douar Sidi El Khiar dans la localité d'Es Senia. Plusieurs habitations des localités comme Petit Lac dans la commune d'Oran, ainsi que Mers El Hadjadj et Sidi Chahmi, ont connu des infiltrations des eaux pluviales. Plusieurs rues et ruelles des quartiers populaires comme Derb et Sidi El Houari ont changé de look en se transformant en grands fleuves urbains débordant de partout charriant tout objet se trouvant dans leur chemin, boues et déchets ménagers en attente d'être relevés par les éboueurs. Dimanche soir, un avaloir, situé tout près du Théâtre régional Abdelkader-Alloula, refoulait de grandes quantités d'eau de pluie. Celles-ci allaient tout droit envahir l'aire de stationnement des bus de l'Entreprise des transports d'Oran, pendant que la rue Philippe a connu le même sort. Le boulevard Maata (ex-Valéro) était méconnaissable. Idem au niveau du boulevard Mascara. Le même topo a été constaté au niveau de la placette Gambetta qui a vite fait de se transformer en un grand lac recueillant tous les écoulements venant des rues d'Arcole et ceux de l'avenue Canastel. Le même constat a été relevé à l'Usto, Saint-Eugène alors que les habitants, dont les demeures sont situées aux abords du tracé du tramway d'Oran, n'ont trouvé rien à dire que de se comparer, d'un ton ironique, à ceux de Kandahar ou de Tora-Bora du fait qu'ils sont cernés par le grand chantier et d'autres gagnés par la crainte d'être surpris par des effondrements. Où sont donc les avaloirs longuement promis? Wait and see, les grands développements seront opérés à la faveur de la finalisation des grands chantiers, semblent vouloir dire nos responsables locaux. En tout état de cause, les fortes pluies et les neiges sont, à Oran, synonymes de grandes difficultés contrairement aux pays d'ailleurs où les mêmes taux de pluviométrie constituent des occasions propices pour s'égayer. La désolation des populations locales est totale vu leur grande lassitude due à l'abandon auquel est livrée leur ville. «Ceux qui ont eu l'occasion de visiter les municipalités de Marseille et d'Oran sont souvent vite frappés par la beauté de leurs centres urbains qui portent étrangement beaucoup de similitudes, notamment sur le plan architectural, mais différemment prises en charge», a déploré un architecte. El Bahia n'est plus cette ville tant adulée dans les années 1980. Aujourd'hui, elle est en proie à la regression au moment même où l'on tente, tant bien que mal, de colmater une plaie aussi béante.