Il a fait les beaux jours du Paris Saint- Germain et de la sélection nationale. Il avait un pied gauche magique et était considéré, dans les années quatre-vingts, comme l'un des meilleurs joueurs du monde à son poste. Il a fait partie de la fameuse équipe du CR Belcourt (actuellement, Belouizdad) des années soixante-dix. Il a fait les beaux jours du Paris Saint-Germain et de la sélection nationale. Il avait un talent fou et son pied gauche faisait des ravages. Attaquant génial, Mustapha Dahleb appartient à cette génération de footballeurs surdoués qui ont illuminé, par leur classe, les stades et gravi une après une les marches de la gloire. Il était irrésistible sur son aile et le Parc des Princes, c'était son jardin. De mémoire de sportif, jamais joueur parisien n'avait connu pareille popularité et n'avait été autant adulé. Même le légendaire Safet Susic n'était pas parvenu à l'égaler. Surnommé l'artiste en raison de son insolent talent et la facilité avec laquelle il maniait et conduisait le ballon qui restait collé à ses pieds, comme un aimant, «Moumous» fascinait les foules et les tenait souvent en haleine. Ses brillantes prestations et ses exploits faisaient, régulièrement, la Une des journaux. «Dahleb, c'est Paris qui brûle!» avait titré, un jour, le quotidien sportif l'Equipe, pour glorifier le footballeur algérien et le remercier pour le récital qu'il venait de donner. La revue France Football le suivait pas à pas et ne ratait aucune de ses sorties. A l'époque, elle avait instauré un barème de notation pour désigner, en fin d'année, les meilleurs joueurs. Mustapha Dahleb remporta à plusieurs reprises l'Etoile d'or. C'est à Sedan, dans les Ardennes, qu'il est venu au monde et a passé toute son enfance. Grâce à la télévision, il découvre l'univers du football. Rapidement, il tombe sous son charme en signant sa première licence avec le club local. Le centre de formation lui ouvre ses portes. Dés les premières apparitions avec les benjamins, dés les premières touches de balle, le petit Mustapha fait admirer sa technique et s'impose comme une valeur sûre du club. Les instructeurs sont éblouis par son talent. Match après match, Dahleb s'affirme et confirme tout le bien que l'on disait de lui. Louis Dugauguez, l'entraîneur emblématique de Sedan, décide de l'intégrer parmi les seniors. Fier de cette promotion, Dahleb se construit petit à petit une légende en devenant le fer de lance, le maître à jouer de l'équipe. Pour passer son Service national, il choisit l'Algérie et le CRBelouizdad avec lequel il remportera deux titres de champion d'Algérie et deux Coupes maghrébines. De retour dans l'Hexagone, Mustapha Dahleb réintègre son ancienne équipe et fait, de nouveau, parler de lui. Le Paris Saint-Germain, qui le suivait depuis quelque temps, lui fait une offre, mais Sedan ne veut pas le laisser partir. Flairant le bon coup, les dirigeants parisiens reviennent à la charge et font une seconde offre aux Sedanais qui finissent par l'accepter. «Moumous» sait qu'il vient de réaliser, là, son grand rêve, car il ambitionnait depuis longtemps de jouer dans un grand club européen et le PSG en était un. D'emblée, il s'illustre sur le flanc gauche de l'attaque parisienne. Son pied gauche fait des ravages et ses accélérations soudaines et ses dribbles et lobs donnent le tournis aux défenseurs qui sont obligés, parfois, de recourir à la faute pour le stopper. Irrésistible sur son aile, Dahleb devient le nouveau chouchou des supporters qui scandent son nom à chacune de ses apparitions. Grâce à lui, le PSG se transcende et acquiert une nouvelle dimension. En quelques années, il s'adjuge plusieurs trophées et s'affirme comme le leader des club français. Au summum de son art, Moumous est appelé en Equipe nationale. Après une élimination amère en 1978, face à la Tunisie, l'Algérie se qualifie pour la première fois de son histoire, au Mondial. Aux côtés de Merzekane, Guendouz, Fergani, Belloumi, Assad, Madjer et consorts, Mustapha Dahleb réalise un match colossal et permet à notre pays de venir à bout de l'ogre allemand. Malgré une seconde victoire contre le Chili, l'Algérie n'accédera pas au second tour, victime du match de la honte: RFA-Autriche. Mais pour les sportifs du monde entier, Dahleb et ses frères étaient les plus forts.