Il s'avère difficile de contenir la circulation de ces armes même avec l'intervention des équipes de l'armée américaine sur le terrain Appuyée par des hélicoptères, l'armée tunisienne a déclenché un grand ratissage dans les montagnes de Ben Khedèch au niveau du gouvernorat de Medenine. Le génie pervers du terrorisme semble donner des inquiétudes extrêmes à la Tunisie, qui fait face également à une crise islamo-politique depuis l'arrivée au pouvoir du parti islamiste d'Ennahda de Ghannouchi. Les partis islamistes veulent accaparer la révolution du Jasmin et cette tentation semble avoir de graves conséquences sur le plan sécuritaire. Cela, depuis la disparition d'une importante quantité d'armes subtilisées des casernes de la Libye durant le conflit qui a conduit à l'assassinat par l'Otan du leader libyen Mouamar El Gueddafi. A l'évidence, il s'avère difficile de contenir la circulation de ces armes même avec l'intervention des équipes de l'armée américaine sur le terrain. Plusieurs responsables US avaient soutenu qu'une grande quantité d'armes avait disparu sans pour autant en savoir plus. En revanche, la certitude est que ces armes circulent dans la région du Sahel, aux portes des frontières algérienne et tunisienne qui font jonction avec la Libye. Aujourd'hui, menacée par le terrorisme, la Tunisie affronte un contexte sécuritaire très tendu. Il s'annonce déjà par le déclenchement d'un ratissage de grande envergure sur les hauteurs d'une zone montagneuse à Ben Khedèch au niveau du gouvernorat de Medenine. L'armée tunisienne appuyée par les hélicoptères, est à pied d'oeuvre dans cette région à la recherche d'un groupe armé composé d'une vingtaine d'éléments qui seraient venus des territoires libyens, rapportent des sources sécuritaires tunisiennes, citées par les médias tunisiens. Selon ces derniers «ces groupes infiltrés dans les territoires tunisiens visaient à enlever des éléments des forces tunisiennes et les prendre en otage dans les territoires libyens pour faire pression sur Tunis afin de libérer des Libyens détenus en Tunisie». Pour faire face à cette grave situation, le ministre tunisien de la Défense a appelé au renforcement de la coopération bilatérale dans les domaines de la formation et l'échange d'expertises dans le domaine militaire et de l'appui logistique. Une coopération qui vise à appuyer l'armée tunisienne dans ses efforts à garantir la stabilité dans les zones frontalières. Les propos du ministre de la Défense tunisien ont été prononcés lors de la 26e session de la commission militaire mixte tuniso-américaine que ce même ministre avait présidée conjointement avec la vice-secrétaire américaine à la Défense Amanda Dour. Le représentant du ministère tunisien de la Défense a indiqué, de son côté, vendredi dernier, lors d'un point de presse que «le ministère avait reçu des informations concernant la présence d'éléments armés, dans la localité de Beni Khedèch, gouvernorat de Médenine, mais après l'envoi d'unités de l'armée sur les lieux et le ratissage de la région, il s'est avéré que la question ne présentait pas de danger». Il ne manquera pas de soutenir que «la situation sécuritaire dans le pays est stable malgré les informations qui circulent sur l'existence de quantités d'armes dans certaines régions du pays». Soucieux de préserver la principale activité du pays, les responsables tunisiens ne veulent pas affoler «le monde» par une menace terroriste. C'est l'avis même de nombreux observateurs selon lesquels les autorités tunisiennes tentent de minimiser l'ampleur de la menace des groupes terroristes. Ce qui est d'ailleurs de bonne guerre. Car il faut dire que la Tunisie n'est pas l'Afghanistan, loin s'en faut. Mais il faut prendre les devants de cette menace qui n'épargne pas les pays les plus puissants et les plus touristiques du monde comme la France et les Etats-Unis d'Amérique. La situation est d'autant plus critique au niveau du Sahel. Des sources très au fait du dossier confient que dans cette région les différents réseaux terroristes qui s'adonnent également au trafic d'armes sont en course pour contrôler cet espace. Certaines tribus touarègues exigent des trafiquants des sommes d'argent pour transiter par leurs territoires. C'est ce qui explique le soulèvement de ces mêmes tribus au niveau du Mali. De son côté, le Sahara occidental entre en course pour chasser les réseaux de trafics d'armes et les groupes terroristes, afin de les maintenir hors territoire sahraoui. Face à ces conflits complexes et multiples, l'Algérie est appelée elle aussi à préserver son territoire. Le phénomène de l'insécurité qui assiège l'Algérie de l'ouest à l'est et au Sud, la contraint à déployer plus de moyens pour sécuriser ses frontières et à développer des mesures plus sévères. Surtout que les armes libyennes n'affluent pas uniquement par les frontières Sud, elles pénètrent par l'Est et le Sud-Est.