«un obstacle subsiste, avec la question difficile du Sahara occidental.» Questionné sur sa vision du règlement de la question et du plan Baker, Jacques Chirac a déclaré que «la France plaide en faveur d'une solution politique, réaliste et durable, agréée entre les parties, solution qui prenne pleinement en compte les intérêts du Maroc et la stabilité régionale». Avant de préciser que ce conflit «constitue un frein à la construction d'un Maghreb uni». Pour le président français, «il est important que les discussions se poursuivent dans la perspective fixée par la résolution 1495 du Conseil de sécurité». Cette résolution adoptée par le Conseil de sécurité, le 31 juillet 2003 lors de sa 4801e séance, exige «du Front polisario de libérer sans plus tarder tous les prisonniers de guerre qui lui restent, conformément au droit international humanitaire, et la demande qu'il a faite au Maroc et au Front polisario de continuer à coopérer avec le Comité international de la Croix-Rouge pour déterminer le sort de toutes les personnes disparues depuis le début du conflit». En outre, Jacques Chirac a reconnu que «le Conseil de sécurité ne peut imposer de solution dans ce conflit» avant de rappeler que «c'est aux parties de trouver la voie d'un règlement, et il revient à la communauté internationale de les encourager en ce sens», mais a reconnu que la France «poursuit ses efforts pour obtenir la libération totale des prisonniers de guerre marocains encore détenus par le Front polisario, libération qui constitue une obligation du point de vue du droit international humanitaire». En exigeant du Front polisario de libérer les prisonniers marocains, qui ne sont plus qu'une centaine, Jacques Chirac ne souffle mot sur les détenus sahraouis qui continuent de peupler les geôles marocaines. Pour parvenir à une solution durable, le locataire de l'Elysée n' a pas trouvé mieux que de préconiser «le renforcement du dialogue entre les pays maghrébins pour pouvoir créer un climat de confiance». C'est dans ce sens que la France «qui a le privilège d'entretenir d'excellentes relations tant avec le Maroc qu'avec l'Algérie et la Tunisie», selon le président français, encourage ses amis «à bâtir un avenir commun à travers la construction maghrébine». «Le dialogue 5+5 peut y contribuer», a rappelé Jacques Chirac qui devra prendre part au Sommet des chefs d'Etat et de gouvernement du dialogue 5+5, prévu à Tunis en décembre. Mais pour le président français «un obstacle subsiste, avec la question difficile du Sahara occidental», comme il a tenu à le rappeler au cours de son discours lors du dîner de jeudi dernier offert au palais royal de Fès par le roi du Maroc, Sa Majesté Mohamed VI. Pour Jacques Chirac, le règlement de la crise sahraouie ne saurait se faire sans la sauvegarde de la souveraineté marocaine: «La France, elle, encourage le dialogue entre Rabat et Alger, pour contribuer à l'émergence d'une solution politique, réaliste et durable, respectueuse, naturellement, de la souveraineté du Maroc et des aspirations des populations. Il va de soi qu'aucune formule ne pourra être imposée et que toute solution devra recueillir l'accord des parties.»