La question du Sahara-Occidental, je tiens à le dire, doit être résolue dans le cadre des Nations unies, car c'est un problème de décolonisation qui est du ressort strict et exclusif de l'Organisation des Nations unies (ONU) », a précisé le président Bouteflika dans une déclaration faite à la presse à l'issue de l'audience accordée hier à l'envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara-Occidental, Peter Van Walsum. En réitérant, avec force, la position de l'Algérie sur le dossier du Sahara-Occidental, le chef de l'Etat a ainsi enterré durablement les espoirs de Rabat de voir s'établir un « dialogue direct » avec Alger. Pour rappel, le Maroc s'était dit prêt, le 13 octobre, à mener un « dialogue direct » avec Alger au sujet du Sahara-Occidental. Depuis plus d'une année, le royaume marocain a multiplié les tentatives pour bannir le conflit du Sahara-Occidental de l'ONU et en faire un problème opposant l'Algérie au Maroc. Mis dos au mur avec l'adoption par le Conseil de sécurité du plan Baker, le Maroc cherche, depuis, le moyen pour de dynamiter la mise en œuvre de la feuille de route tracée par l'ancien secrétaire d'Etat américain sous Bush père, destinée à régler le conflit du Sahara- Occidental. Un règlement passant par la reconnaissance du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. Pour rappel, le plan Baker, approuvé par le Conseil de sécurité de l'ONU en 2003, prévoit l'organisation d'un référendum d'autodétermination pour le peuple sahraoui, conformément à la résolution 1514 et aux doctrine et pratique de l'ONU en matière de décolonisation. Sur le terrain, les manœuvres et les tergiversations marocaines ont pour effet de bloquer le dossier sahraoui et de plonger le Maghreb dans une zone d'instabilité politique. Néanmoins, le jeu trouble de Rabat n'a pas altéré la ligne de conduite adoptée par la communauté internationale à l'égard de la question du Sahara-Occidental. Pour preuve, les Nations unies restent sur le principe que « le conflit du Sahara-Occidental est une question de décolonisation relevant du comité de décolonisation de l'ONU ». A ce propos, M. Van Walsum n'a pas manqué de rappeler, lui aussi, au terme de l'audience que lui a accordée hier Abdelaziz Bouteflika, que le règlement de cette question doit effectivement s'inscrire dans le cadre des Nations unies. M. Van Walsum est arrivé, rappelle-t-on, samedi à Alger dans le cadre d'une tournée dans la région. Il s'est déjà rendu au Maroc. Il a par ailleurs eu un tête-à-tête vendredi dernier avec le président sahraoui, Mohamed Abdelaziz. M. Van Walsum doit également se rendre en Mauritanie. Un détail : M. Van Walsum a été précédé à Alger par le chef de la Mission des Nations unies pour le référendum du Sahara-Occidental (Minurso), Francisco Bastagli. Faisant le point sur le dossier le 1er octobre, M. Bastagli a soutenu que « le plan Baker reste un document fondamental pour le futur du Sahara-Occidental ». Dix jours après sa déclaration, la quatrième commission de l'Assemblée générale de l'ONU a adopté, précise-t-on, par consensus, une résolution sur le Sahara-Occidental réaffirmant que « le conflit du Sahara-Occidental est une question de décolonisation relevant du comité de décolonisation de l'ONU ». Avec cette adoption, l'AG de l'ONU réaffirme sans équivoque la responsabilité de l'ONU à l'égard du peuple du Sahara-Occidental et réitère la pleine validité du plan de règlement négocié et accepté par les parties et approuvé par le Conseil de sécurité en 1991. Il souligne également la pertinence du plan de paix pour l'autodétermination du peuple du Sahara-Occidental élaboré il y a deux années par James Baker, en sa qualité d'envoyé personnel du secrétaire général, et endossé par le Conseil de sécurité par sa résolution 1495 en tant que solution politique optimale pour le règlement du conflit vieux de 30 ans. Pour rappel, le Maroc a annexé en 1975 le Sahara-Occidental. Ce territoire était jusque-là colonisé par l'Espagne.