Un pas en avant, deux en arrière, ce serait la tactique adoptée pour tout ce qui touche au sport. Lors de la dernière conférence de presse qu'il avait tenue, juste avant le départ de l'équipe nationale pour le Niger, Rabah Saâdane avait annoncé que la rentrée dans les centres de formation régionaux sera retardée en raison du manque de moyens, surtout financiers. En cette circonstance, l'orateur avait revêtu son habit de directeur technique national, c'est-à-dire celui du responsable de l'opération dont il disait qu'elle était l'une des plus importantes dans le processus de restructuration d'une discipline qui avait atteint le fond en matière de formation. Il faut rappeler que l'opération en question avait été mise en chantier par le prédécesseur de Saâdane à la DTN, en l'occurrence Hamid Zouba, lequel avait sollicité et obtenu, par l'entremise de la FAF, qu'un expert français de la FIFA, à savoir Jean-Michel Benezet, vienne lui donner un coup de main pour assurer la formation des futurs formateurs appelés à exercer dans ces centres de formation et la mise en route de ces derniers. Force est, donc, de constater que tout ce qui se dit sur la relance du football n'est que pure spéculation, juste un discours pour embobiner l'opinion sportive et lui faire croire que les pouvoirs publics sont sensibles au problème. De fait, la Fédération algérienne de football ne sait plus à quel saint se vouer pour mettre en chantier les travaux qu'elle envisageait. Pourtant cette fédération avait réussi le tour de force de réunir, pour la première fois dans l'histoire de la discipline, un conseil des ministres restreint autour du Chef du gouvernement. Cela s'est passé il n'y a pas un an et c'est M.Ali Benflis qui occupait le poste de Chef du gouvernement. A ce moment-là tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes car on disait, d'une manière officielle, qu'une enveloppe financière conséquente allait être débloquée pour que le football puisse être relancé. Mais entre ce qui se dit et ce qui se concrétise, il y a tout un monde, surtout lorsqu'il s'agit de sport. A ce jour, il semblerait que la FAF soit, toujours, dans l'attente de ces fameux fonds qui vont tout changer. Au rythme où les choses évoluent, il semblerait, également, que la FAF risque d'attendre inutilement. Et pour cause, les décisions du conseil interministériel n'auraient jamais été retrouvées. En somme, si l'on comprend bien, il y a bien eu conseil interministériel mais ce dernier n'avait été réuni que pour prendre un café entre copains, si l'on suit le raisonnement de ceux qui devraient assurer le suivi de l'opération. Cela voudrait dire que l'argent qui était disponible sous Benflis ne le serait plus aujourd'hui. Dans cette histoire, il y a lieu de se demander s'il n'existe pas des centres occultes capables de bloquer des décisions pourtant prises au sommet et d'une manière officielle. On pourrait en dire autant de celle du Président de la République concernant la mise à disposition de la FAF du centre de Sidi Moussa au profit des équipes nationales. Le Chef de l'Etat n'en avait pas parlé en aparté mais devant un imposant parterre de personnalités (ministres, responsables du sport et du football et journalistes), au Palais des nations du Club des Pins, le jour de la cérémonie de récompenses des clubs lauréats de la saison 2002-2003. Comme il paraît impossible que le Président de la République soit revenu sur sa décision, il faudrait voir du côté de ces centres occultes qui bloquent toute initiative en faveur de la première discipline sportive du pays, car jusqu'à présent il semblerait qu'à Sidi Moussa on n'ait, encore, rien fait. Le fait que l'USMA s'apprête à disputer une demi-finale de Champion's league africaine et que l'équipe nationale soit allée au Niger remporter un succès qui lui ouvre les portes de l'accession au tour suivant des éliminatoires de la Coupe du monde 2006 serait de nature à servir d'argument pour affirmer que tout va bien dans la discipline. Ce serait méconnaître la triste réalité qui a fait régresser ce sport jusqu'à la 78e place du classement mondial. Ce serait, aussi, taire l'effroyable misère des clubs en matière de moyens de préparation, de récupération et de formation. Le football n'a que faire des discours creux. Il a besoin de concret surtout pour une mission noble comme le lancement de centres de formation. Apparemment, la leçon sur le gâchis qui a été opéré au sein de la discipline durant de nombreuses années est loin d'avoir été retenue.