Les agents de sécurité et de nettoyage accusent leur employeur d'être à l'origine de la crise. Que se passe-t-il à l'APC de Annaba? Après le personnel administratif en charge de l'état civil, c'est au tour du personnel surveillant et des agents de nettoyage qui ont observé dans la matinée d'hier, un rassemblement devant l'entrée du bureau du président de l'APC. Ils lui demandent d'intervenir au sujet de leur situation professionnelle. Empêchés même de se rassembler devant la porte du couloir, menant au bureau du maire, les employés ont manifesté leur agressivité. Les contestataires dénoncent leurs modalités d'emploi, de paiement et autres. «Nous sommes 800 agents de sécurité exerçant dans les établissements scolaires de la commune de Annaba. En qualité de contractuels nous assurons 12 heures de surveillance d'affilée alors que notre statut stipule les 8 heures...On se demande pourquoi on n'est pas payés en conséquence?», dénoncent-ils. Les mêmes propos ont été tenus par une centaine de jeunes exerçant la fonction d'agent de sécurité, mais suivant d'autres modalités. «On est près de 150 agents de sécurité, travaillant en semi-vacataires, 5 heures par jour, mais l'APC nous fait travailler 12 heures. Quant au salaire...» En effet, sur ce dernier point, les contestataires, qui n'ont pas omis le cas des agents de nettoyage, les femmes en l'occurrence, ont révélé que les salaires de ces dernières ne répondent pas au volume horaire de travail. Pour les premiers, dont 90% sont des contractuels depuis plus de 18 ans, ils sont payés à raison de 9000 DA, pendant que leur salaire de base est de l'ordre de 15.000 DA. «Pour la caisse on est censés percevoir 15.000 DA comme salaire de base, plus 300 DA, d'augmentation, ce qui n'est pas vrai... En réalité, nous percevons 9000 DA...» ont avancé les contestataires qui ont, dans la foulée, déclaré n'avoir jamais eu de fiche de salaire. Par ailleurs et dans le même sillage, les contestataires déplorent aussi le retard dans le versement des allocations familiales, non perçues depuis trois mois. Autre revendication de nature professionnelle, celle relative à la prime de la femme au foyer. Un montant que les employés de l'APC avouent n'avoir pas perçu depuis plusieurs mois, une situation aggravée par les ponctions sur salaire que cette frange de travailleurs n'arrive pas à expliquer. Selon certains d'entre eux, cette méthode est fréquemment utilisée par leur employeur.: «A chaque fois on se retrouve avec des ponctions qui touchent la totalité des travailleurs, l'employeur justifiant ce prélèvement sur salaire par des absences, que nous n'arrivons pas à comprendre...» Selon les explications données par les contestataires, l'administration invoque des absences que les travailleurs ignorent totalement. Aujourd'hui, dans une tentative de trouver une solution à leurs problèmes, les contestataires n'ont pu dialoguer avec leur employeur, encore moins le joindre; même le déplacement massif au siège de l'hôtel de ville n'a pas été fructueux, du fait que toutes les portes étaient soigneusement fermées, voire même gardées. Au vu de la situation prévalant au sein du personnel de cette institution de l'Etat, notamment avec le malaise professionnel qui les ronge, ils n'ont trouvé comme alternative, que de recourir à l'usage classique du débrayage, et radicaliser leur position si leurs revendications ne sont pas prises en compte. Dans le même contexte, il convient de rappeler que les travailleurs de l'APC ont observé au cours de la semaine écoulée, un sit-in devant le siège de la wilaya de Annaba, pour une série de revendications liées à leur travail au sein de cette institution de l'Etat. Celles-ci ont porté, rappelons-le, sur les primes liées à leur poste, notamment la prime de guichet et la prime de signature. Par ailleurs, la revendication majeure a trait à la permanisation du personnel contractuel. Selon certains employés questionnés, la situation devient de plus en plus insupportable. Certains travaillent en qualité de vacataires depuis plus de 20 ans, dans les conditions les plus difficiles. En outre, il est à noter qu'au moment où nous mettons sous presse, les salaires des premiers contestataires demeurent impayés, pour des raisons inconnues.