Plus de 150 couples issus de milieux défavorisés ont convolé en justes noces dans la nuit de jeudi à vendredi au cours de mariages groupés ou collectifs organisés dans plusieurs localités de la wilaya de Ghardaia. Cet événement dédié aux couples les plus modestes est organisé en cette période printanière, à l'initiative des associations caritatives et religieuses locales et financé par des bienfaiteurs. 80 couples à Berriane, 38 à Mermed, quartier périphérique de Ghardaïa, une quarantaine entre Guerrara et Metlili, ont scellés les liens du mariage, ce week-end, dans les différentes mosquées, en présence dune foule nombreuse composée de leurs familles, proches et amis, ainsi que de fidèles. Cet heureux évènement a également suscité l'admiration de nombreux vacanciers de passage à Ghardaïa, qui par un appareil photo qui par un téléphone portable, ont mémorisé les différentes étapes de cet événement dans la tradition de la région. Après le rituel du dîner, organisé avec les dons des bienfaiteurs et donateurs, auquel tous les fidèles de la mosquée sans distinction et sans invitation sont conviés, après la prière dEl-Icha, la tradition ancestrale dans la région veut que le marié soit habillé, devant l'assistance qui psalmodie des versets de coran et entonne des chants religieux, par un imam choisi au préalable par la famille du marié. La tradition ancestrale à Ghardaïa veut que le marié soit habillé par un vieux ou un imam choisi au préalable par la famille du marié. La cérémonie d'habillage du nouveau marié, accompagné de ses «vizirs », est un moment très attendu. Le rite séculaire d'habillage du costume traditionnel, composé essentiellement dune Gandoura blanche et une chéchia, ou turban blanc noué avec art sur la tête du nouveau marié, se déroule dans une ambiance religieuse ou la déclamation de la «Borda » du poète El Bosairi, et des prières agrémentent la soirée. Des prêches, portant sur les vertus du mariage et de l'alliance entre familles et sur la solidarité sociale ainsi que le rôle du couple dans la consolidation de la société musulmane, sont prononcés par des imams et des cadeaux sont offerts aux mariés avant que la foule ne se disperse. Cette louable action est le fruit d'un partenariat entre la société civile, les élus, les autorités locales et des acteurs associatifs, qui cherchent à promouvoir les valeurs sociales qui font l'identité de la région, explique un Imam de Ghardaïa, ajoutant que l'organisation du mariage collectif vise à «lutter contre la précarité sociale et le phénomène du célibat qui a pris des proportions inquiétantes dans la société ». De son côté, un jeune vacancier d'Alger estime que « cette initiative encourage et aide les jeunes en situation difficile et précaire à se marier et à s'intégrer dans la société échappant ainsi à la dépravation ».