Il y a encore quelque temps, le groupe, comme tout ce qui brille, attirait l'Algérie entière. Aujourd'hui, tout le monde a intérêt à lui tomber dessus. Y compris ceux qui croyaient l'avoir créé. Voyant que la situation tournait mal, ils auraient préféré dégonfler le groupe de peur qu'il ne leur éclate à la figure. Utilisé à son insu à tort et à travers, il est aujourd'hui accusé de tous les torts. Et pourtant qu'est ce qu'il n'a pas fait pour soigner leur image de marque! De la prise en charge des frais de mission des délégations diplomatiques à la relance du sport-roi algérien en passant par les activités culturelles, il aura mis la main à tout mais surtout à la poche. Le temps d'un mandat ou presque, celui du président Abdelaziz Bouteflika, l'Algérie a retrouvé une place plus conforme à son rang diplomatique. En un temps record, de nouveaux rapports de partenariat stratégique ont été établis avec des puissances européennes, africaines et asiatiques alors qu'une nouvelle relation, décomplexée et pragmatique, est nouée avec les Etats-Unis. Relations d'amitié renforcées avec la France, partenariat stratégique avec la Russie, l'Afrique du Sud et la Chine, pacte stratégique avec l'Espagne et amélioration des liens avec des pays naguère hostiles comme l'Iran, l'Algérie améliorait son image de marque et ses marges d'action pour mieux défendre ses intérêts. Aussi bien aux Etats-Unis qu'en Europe, là où les intérêts stratégiques de l'Algérie se recoupent avec l'existence de communautés et de réseaux d'amitié algériens, lobbying et gestion d'image de marque ont participé désormais au renforcement de la position diplomatique, économique et culturelle de l'Algérie. C'est dans ce sens et ce contexte que l'homme d'affaires Rafir Abdelmoumen Khalifa avait décidé de prendre à sa charge le financement de la Goog Works International, une boîte de communication spécialisée dans le marketing politique. En outre, n'a-t-il pas permis au Président de se prémunir de l'amitié des stars du show-biz international à l'instar de Gérard Depardieu et Catherine Deneuve, mais aussi d'autres «bonnets» du sport, Jean-Louis Dreyfus, président de l'OM, Bernard Tapie, et quelques figures de la politique et de l'économie à l'image d'Afflelou, originaire d'Algérie, mais qui n'y est jamais revenu depuis 1962, à l'occasion du match amical entre le Onze national et l'Olympique de Marseille que le golden-boy avait organisé au stade du 5-Juillet d'Alger. En outr,e n'a-t-il pas reçu dans sa résidence les plus grandes stars et les hommes politiques rien que pour faire la promotion de la politique prônée par le président de la République dont il croyait aux idées ? Mais la cerise du gâteau, c'est quand il décida de financer à perte et sur demande du Président la ligne Alger-Johannes-burg. Mais aujourd'hui, comme dit l'adage populaire, «les couteaux se multiplient quand le taureau tombe».