La campagne électorale pour les législatives du 10 mai prochain entame aujourd'hui sa dernière semaine. Les 25.000 candidats représentant les 44 partis politiques engagés dans ces joutes continuent de sillonner les wilayas du pays pour répandre leurs discours populistes émaillés de promesses utopiques à défaut de programmes électoraux réalistes. Paradoxalement, l'atmosphère de cette campagne est toujours morose, où le désintérêt populaire le dispute à l'impopularité des candidats qui sont d'ailleurs, pour nombre d'entre eux, chassés et empêchés de tenir des meetings. Ce spectre de l'abstention pousse certains chefs de parti à prévoir un faible taux de participation estimé par le président du FNA, Moussa Touati, à 19% et par le président de AHD54, Ali Fawzi Rebaïne à moins de 3%. Mais là n'est pas le propos puisque, malgré tout, les formations politiques poursuivent leur campagne. Mohamed Benhamou, président du parti El Karama «Pour l'unité de tous les partis!» Le président du parti El Karama, Mohamed Benhamou, a plaidé, avant-hier soir à Maghnia, pour l'alternance au pouvoir et à «l'unité» des partis pour sauvegarder les intérêts de la Nation. M.Benhamou a appelé, lors d'un meeting de campagne pour les élections législatives de mai prochain, à «l'unité de tous les partis, avec comme point commun la défense de l'intérêt suprême de la Nation». L'ex-transfuge du FNA a appelé les partis «à favoriser le dialogue et le respect de l'opinion de l'autre», ainsi que «l'alternance du pouvoir de manière civilisée». Le président d'El Karama a également appelé à rendre la dignité au travailleur et à l'employé, à développer l'agriculture dans le Grand Sud, à prendre en charge toutes les préoccupations des citoyens, à doter les établissements publics de toutes les commodités nécessaires et à promouvoir le sport et le tourisme. Bouguerra Soltani, Alliance verte «Réhabilitons les mosquées» Les dirigeants de l'Alliance pour une Algérie verte (AAV) ont appelé, jeudi soir à Sidi Bel Abbès, à réhabiliter les mosquées, l'université et l'enseignement. Le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Bouguerra Soltani, a indiqué devant une assistance moyenne à la salle des conférences du stade Chahid Adda-Boudjellal, qu'il faut «réactiver le rôle de la mosquée et réhabiliter l'imam au même niveau que le professeur d'université», soulignant que la mosquée doit assumer son rôle dans le développement du pays à travers l'éducation des citoyens en leur montrant comment se comporter avec autrui et verser leur zakat aux pauvres et aux nécessiteux. Pour sa part, le secrétaire général du mouvement En Nahda, Fateh Rebaï, a mis l'accent sur la nécessité pour l'université de s'ouvrir sur la société, de s'adapter à l'évolution de celle-ci et contribuer avec des idées et des propositions non seulement dans le domaine économique, mais aussi celui de la législation. Le secrétaire général du mouvement El Islah, Hamlaoui Akkouchi, a appelé à revoir la situation sociale de l'enseignant mettant l'accent sur la nécessite d'une «complémentarité entre la famille et l'école» pour obtenir une bonne génération. Hamana Boucharma, Parti des jeunes «Le 10 mai est une porte pour le changement» Le coordinateur général du Parti des jeunes, Hamana Boucharma, estime que le rendez-vous du 10 mai prochain sera la porte pour le changement du système de gouvernance et l'ouverture des institutions de la République aux jeunes. Lors d'un meeting animé, jeudi dernier, Sidi Ali (Mostaganem), M.Hamana Boucharma a indiqué que la participation de son parti aux échéances électorales prochaines «répond à une aspiration de la jeunesse qui veut faire du 10 mai, une halte pour un changement pacifique qui transforme l'Algérie en pays pivot capable de réaliser un développement, un pays où le peuple est maître de son destin». L'orateur a appelé les jeunes à ne pas rater ce rendez-vous pour choisir le pouvoir qu'ils veulent pour «réaliser l'unité et sauver l'Algérie des menaces internes et externes». Le coordinateur général du Parti des jeunes a insisté sur le choix de jeunes compétences, expliquant que les nouveaux partis sont capables de réviser la Constitution et «créer une nouvelle République algérienne», en ajoutant que le «10 mai est un rendez-vous pour les jeunes de parachever le processus de développement global». Djamel Benabdeslam, président du FAN «C'est crucial» Le président du Front de l'Algérie nouvelle (FNA), Djamel Benabdeslam, a mis en garde, jeudi dernier à Biskra, les citoyens contre ce qu'il a qualifié d'«apathie» électorale le 10 mai prochain et plaidé pour une «forte mobilisation» pour ce rendez-vous «crucial». «Nul n'a droit à l'hésitation car l'unité et la stabilité du pays sont menacées et seule une forte participation au vote pourra désamorcer les mines posées sur le chemin du pays», a-t-il dit. La conjoncture, tant à l'intérieur du pays que dans la région, est «délicate», a considéré M.Benabdeslam, soutenant que les prochaines législatives représentent «une nouvelle page dans l'histoire du pays» et «une occasion pour corriger son parcours». «Nous ne sommes pas de ceux qui brossent un tableau complètement noir de l'histoire contemporaine de l'Algérie, ni de ceux qui prônent la rupture», a affirmé le président du FAN. Durant son discours de près d'une heure, l'orateur a réitéré, à plusieurs reprises, son appel pour un vote massif dans l'intérêt du pays, et plaidé pour le choix des listes des candidats compétents de son parti. Amara Benyounès, président du MPA «Il faut barrer la route aux anciens partis» Le président du Mouvement populaire algérien (MPA), Amara Benyounès, a appelé les électeurs notamment les femmes à se rendre massivement aux urnes le 10 mai prochain pour «barrer la route aux anciens partis qui ont échoué dans la prise en charge des préoccupations des citoyens, notamment en matière de logement, d'emploi et de santé». Lors d'un meeting animé avant-hier à la Maison de la culture de Tissemsilt, M.Benyounès a estimé, en évoquant l'expérience de l'Agence de soutien à l'emploi de jeunes (Ansej), qu'au lieu d'accorder des crédits aux jeunes «avant qu'ils n'acquièrent une formation», il est préférable de leur garantir une formation qui permettrait au jeune d'avoir «un emploi permanent pour construire sa vie et son avenir». Il a critiqué, au passage, le dispositif Ansej pour le fait que le jeune se retrouve parfois incapable de rembourser son crédit. M.Benyounès a déclaré, d'autre part, qu'il est du devoir du jeune Algérien d'être fier de la glorieuse guerre de Libération nationale, ajoutant que «l'Algérie est le premier pays arabe qui a fait l'expérience du multipartisme». Abdelmadjid Menasra, président du FC «Le changement ne saurait être reporté» Le président du Front pour le changement (FC), Abdelmadjid Menasra, a estimé, que «le changement est devenu une priorité qui ne saurait être reportée». «Le changement dans notre pays a été déjà trop repoussé et ce report est contre la volonté du peuple et contre les faits de la réalité», a-t-il déclaré lors d'un meeting animé, avant-hier à El Oued. Pour le président du FC, repousser encore une fois le changement, signifierait la poursuite de la corruption et l'avancée vers l'inconnu. «L'Algérie est un pays riche, mais son peuple est pauvre», a-t-il regretté, pointant du doigt le phénomène de la corruption qui, dit-il, «empêche que la richesse du pays ne produise la richesse du peuple». Pour M.Menasra, le changement est devenu une question prioritaire, afin que les jeunes ne meurent pas de désespoir. L'orateur fait état, d'un «complot contre les élections», de l'intérieur, pour pousser le peuple à «désespérer du changement à travers ces élections».