Alors que certains partis estiment que le niveau de participation sera «appréciable», les politologues tablent sur un taux de 20%. C'est demain que s'ouvriront près de 7000 bureaux de vote pour recevoir d'éventuels électeurs. Le vrai enjeu du scrutin est la présidentielle de 2014, disent plusieurs observateurs. L'abstention reste le spectre craint par les partis en lice, particulièrement les autorités. Alors que certains partis estiment que le niveau de participation sera appréciable et même supérieur à celui de 2007, les politologues tablent sur un taux de participation de moins de 20%. Le comportement des électeurs le jour «J» reste encore imprévisible pour les plus optimistes et ceux qui prévoient une forte désaffection. Les quelque 21 millions d'électeurs que d'aucuns diraient peu enthousiastes, voire qu'ils ont la tête ailleurs, auront l'embarras du choix face aux 44 partis et listes d'indépendants en lice. Que nous réservent ces législatives? Les «risques» d'abstention alimentent les colonnes et la chronique de la presse. Pour des raisons de sécurité, plus de 150.000 gendarmes et policiers sont mobilisés afin d'assurer l'ordre public et surveiller les accès aux villes. Cette campagne qui n'a pas vraiment suscité l'enthousiasme des citoyens a été très agitée par un mécontentement social, avec de nombreuses grèves dans le secteur public, des sit-in de protestation devant des ministères. La campagne électorale qui s'est déroulée sur fond de dissensions et crises internes ayant touché certains grands partis politiques, dont le Front de libération nationale (FLN), actuel parti majoritaire au Parlement, le MSP, le FNA pour ne citer que ces derniers, n'a pas vraiment accroché grand monde. La future Assemblée sera un patchwork, donc une chambre basse faible où aucun parti ni tendance n'aura la majorité. La participation sera-t-elle appréciable? Un afflux raisonnable des électeurs sera-t-il enregistré? Aucun indice n'est venu dissiper cet épais brouillard d'incertitude. Les membres de la communauté nationale établie en France, ont commencé à voter mardi et ce jusqu'au 10 mai, pour choisir leurs candidats. Le corps électoral de la communauté nationale établie à l'étranger compte 988.229 électeurs, dont 80% représentent la communauté nationale en France. Cet électorat est réparti en quatre zones géographiques disposant chacune de deux sièges au Parlement. Sur les quatre zones, deux sont en France. En outre, des mesures ont été adoptées pour encourager une meilleure représentation des femmes dans les assemblées élues. Ainsi, selon le nouveau texte, la prochaine législature comptera 33% de députées, contre 11% aujourd'hui. Le score des formations islamistes à l'issue de cette consultation est la autre grande inconnue. Au cours de la campagne, qui n'a pas été à la hauteur des attentes, on a vu des partis de la coalition islamiste affirmer remporter les élections législatives de demain. Dans le cas contraire, ils crieront à la fraude. Ils sont tellement certains de gagner qu'ils préparent sérieusement la composition du prochain gouvernement. «Nous sommes sûrs de notre victoire que ce soit par K-O. ou aux poings», a déclaré le chef de MSP, Bouguerra Soltani, qui n'a toutefois pas évoqué le nombre de sièges que pourraient remporter les islamistes. Le MSP domine cette alliance dénommée l'Algérie verte qui regroupe le MSP, En Nahda (Renaissance) et le Mouvement El Islah (Réforme). Dans son pronostic fabuleux, il a même prévu que le classement se fera entre trois forces qui sont: nous (l'Algérie verte), le parti traditionnel (le Front de libération nationale - FLN, parti présidentiel) et les indépendants, a ajouté M.Soltani. La participation de 45% des électeurs aux législatives du 10 mai serait acceptable. Ces déclarations qui ne se basent sur aucune étude ni sondage dignes de ce nom, émanent de l'Alliance verte ainsi que du secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem. Cet ancien chef de gouvernement clame à qui veut l'entendre que le FLN préservera sa majorité dans la future Assemblée. «L'Algérie restera sous la bannière du FLN», a-t-il annoncé lors de son dernier meeting tenu à Alger. Le taux de participation officiel des législatives de 2007 n'avait pas dépassé 35%. Le FLN avait alors remporté 136 des 389 sièges, les islamistes n'avaient obtenu que 59 sièges. Quarante-quatre partis, dont sept islamistes, participent aux élections du 10 mai pour élire 462 députés. En prévision de cette échéance électorale, des mécanismes devant garantir le bon déroulement du scrutin ont été mis en place, à l'instar de la Commission nationale indépendante de surveillance des élections législatives (Cnisel), composée des représentants des partis et des indépendants en lice ainsi que la Commission nationale de supervision des élections législatives, composée de 700 magistrats et auxiliaires de justice dont 316 magistrats désignés par le chef de l'Etat. Ce scrutin se déroule, pour la première fois dans les annales des élections en Algérie, sous l'oeil vigilant de plus de 500 observateurs étrangers, dépêchés par l'Union européenne, l'ONU, la Ligue arabe, l'Union africaine et l'Organisation de la coopération islamique, ainsi que par des organisations non gouvernementales. 732 saisines, dont une vingtaine transmises au parquet, ont été tranchées par la Commission nationale de supervision des élections législatives (Cnsel) depuis le lancement de la campagne électorale le 15 avril dernier, a indiqué dimanche son président, M.Slimane Boudi.