Analysant les résultats du scrutin du 10 mai, Mohamed Rachdi fustige la nouvelle majorité qui représente selon lui, une minorité. «La montagne a accouché d'une souris», c'est par cette métaphore que le secrétaire général du PST a inauguré la conférence de presse qu'il a animée au lendemain de la proclamation officielle des résultats des élections législatives du 10 mai. Se référant au nombre de bulletins exprimés, Mahmoud Rachdi a indiqué que la nouvelle majorité conduite toujours par le FLN, le RND et le MSP, représente une minorité par rapport aux 57,1% des électeurs qui ont boudé le scrutin. «7.509.549 de suffrages exprimés et 1.668.507 de bulletins nuls. Comparés aux 21.664.348 citoyens inscrits sur les listes, on ne peut pas dire vraiment que l'ancienne coalition représente la majorité», a-t-il déclaré. Selon lui, le mode de scrutin actuel est antidémocratique et favorise les grands partis. «Dans la wilaya de Béjaïa, le FLN avec moins de 7000 voix, a raflé deux sièges, alors que le PST qui a été crédité de la moitié des voix, n'en a décroché aucun», a-t-il révélé. Les députés ont un mandat national, Mahmoud Rachdi se déclare favorable au scrutin dont le décompte des voix doit s'effectuer au niveau national afin de déterminer le nombre de sièges auxquels a droit tel ou tel parti. Le secrétaire général du Parti socialiste des travailleurs a évoqué, ensuite, des cas de dépassements enregistrés au niveau de certaines wilayas. Citant l'exemple de Tlemcen, l'orateur croit dur comme fer que le représentant du PST a été lésé. «Compte tenu de l'estime et de la considération dont jouit le PST auprès des Tlemcéniens, nous étions sûrs de terminer aux premières places, mais c'est le FLN qui, contre toute attente, contredit nos prévisions.» Refusant d'utiliser le vocable fraude, Mahmoud Rachdi est persuadé, cependant, que les élections n'ont pas été très clean et que même les observateurs étrangers dépêchés à Alger pour les superviser ont été très complaisants. Pointant un doigt accusateur en direction des pays arabes notamment, le conférencier a indiqué que ces pays sont très mal placés pour nous donner des leçons et qu'ils feraient mieux de s'occuper des problèmes auxquels ils sont actuellement confrontés. A une question sur le vote par procuration, Mohamed Rachdi a souligné que depuis l'Indépendance, jamais ce mode de scrutin n'avait atteint de telles proportions et que les autorités et la future Assemblée ont tout intérêt à revoir la réglementation et la durcir, le cas échéant, pour prévenir les abus quels qu'ils soient. A une autre question sur les résultats officiels annoncés par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, le secrétaire général du PST, tout en affirmant que dans de nombreuses localités, les opérations de dépouillement n'étaient pas encore achevées, citant l'exemple d'El Oued où un candidat du PST était en ballottage, a précisé que le parti ne se faisait pas beaucoup d'illusions et que c'est par principe qu'il avait déposé un recours. Revenant sur la campagne électorale, il a expliqué que celle-ci a été une tribune pour faire entendre la voix du parti et tenter de rallier les jeunes citoyens aux thèses qu'il défend.